C’est une scène de tragédie qui a couronné le mois de mai en Ituri. Au moins 57 personnes tuées dans les villages de Boga et Tchabi (territoire d’Irumu) lors d’une attaque attribuée aux combattants d’Allied democratic forces (ADF). 24 heures après le drame, c’est le silence absolu de la part des autorités provinciales et nationales.
« Personne n’a pu parler de cette situation pour le moment. Ce qui étonne ici », confie une source administrative locale.
L’attaque a ciblé également un site des déplacés de Rubingo où 30 personnes ont été lâchement abattues, d’après le coordonnateur humanitaire McLachlan-Karr qui évoque au total 55 morts enregistrés.
Une source militaire qui a requis l’anonymat reconnaît la gravité de la situation. Elle avance un bilan macabre de 53 morts. « Nous avons seulement constaté les dégâts matériels et en vies humaines », assure-t-elle.
L’armée a-t-elle pris des dispositions pour sécuriser la zone et le reste de la population ? « Nous ne pouvons qu’attendre le renfort, c’est notre devoir », répond le responsable militaire.
Plusieurs maisons ont été incendiées lors de l’attaque, une vingtaine, d’après la société civile.
« Ces attaques sont inacceptables. Les parties au conflit doivent protéger les populations civiles et ces crimes ne doivent pas demeurer impunis. Les communautés, déjà très vulnérables, doivent pouvoir vivre en paix où qu’elles soient et retourner chez elles en toute sécurité. », a indiqué M. McLachlan-Karr.
La province de l’Ituri est en état de siège depuis le 6 mai dernier. Mesure prise par le Chef de l’Etat en vue de faire face aux violences persistantes, y compris dans la province du Nord-Kivu.