Mandat de la RDC à l’UA : des Kinois proposent des pistes pour le retour de la paix à l’Est

ACTUALITE.CD

Attaques à mains armées, incursions des troupes étrangères, cas de viols, (…) depuis plus de deux décennies, les violations des droits de l'Homme ponctuent le quotidien des populations de l'est de la RDC. Quelles solutions faut-il envisager au cours du mandat de Félix Tshisekedi à la tête de l’Union Africaine ? Ce 12 janvier, des Kinois ont livrés leurs suggestions à ACTUALITE.CD.

« Il y deux niveaux à prendre en compte », souligne Johnny, un fonctionnaire de l'Etat trouvé sur l’avenue des Huileries. « premièrement, le gouvernement central doit investir dans les Forces armées congolaises. Une armée bien formée, équipée et bien prise en charge va sécuriser le territoire congolais comme il le faut. En deuxième lieu, il faut de la volonté politique. Que le chef de l’Etat soit déterminé à faire revenir la paix à l’Est du pays, cette motivation va lui faire poser des actes concrets pour la paix au sein de l’Union Africaine », martèle-t-il.

Compter sur la volonté politique des Chefs d’Etats des pays africains

Pour Sylvain Mulefwa et Eugène Mpanya, il faut également de la volonté politique de la part des Chefs d’Etats des pays africains pour que des résolutions  soient mises en œuvre.

« Tous les pays qui font partie de l’Union africaine ont un seul objectif, celui d’œuvrer pour un continent plus prospère, paisible, sécurisé qui assure le bien-être de ses futures générations. Charger Félix Tshisekedi du retour de la paix à l’Est ne suffit pas. Je pense que tous les pays membres de l’Union Africaine doivent œuvrer ensemble pour cette cause. Nous y arriverons s’ils travaillent de commun accord », dit Sylvain.

A Eugène d’ajouter:

« Il s’est tenu un bon nombre de sommet au niveau national et international, des études ont été menées sur la situation à l’Est de la RDC. Plusieurs rapports ont même été publiés sur cette question. Que toutes les résolutions prises au cours de ces assises soient appliquées. A mon sens, aucune autre rencontre au niveau de l’Union africaine ne peut tabler sur la question de l’Est de la RDC, si ce n'est pour classer l’affaire sans suite. » 

En aout 2020, des violences ont eu lieu dans un centre de Test de fin d’études primaires (TENAFEP) à Masisi dans le Nord Kivu, causant la mort de deux élèves. Une autre attaque attribuée à des hommes armés non autrement identifiés a été perpétrée sur des élèves à Isiro (Haut-Uele) au cours du même mois et avait fait des victimes. Les autorités locales avait fait mention des cas de viols sur une dizaine des jeunes filles.

S’appuyant sur ces antécédents, Sandrine, vendeuse des masques, propose au département paix et sécurité de l’UA de se pencher sur la situation des femmes et des enfants basés à l’Est du pays.  

« Les premières victimes sont les femmes et les enfants. Tous les mois des cas de viol sont enregistrés à l’Est. Au cours du Tenafep l’année dernière, nous avons appris que des enfants ont été victimes d’une attaque d'hommes à mains armées et certains d’entre eux ont trouvé la mort. Je souhaite que la commission qui prend en charge les questions de paix et de sécurité à l’UA pense à ces victimes et qu’une solution soit trouvée», a-t-elle dit.

Pour rappel, le Département Paix et Sécurité (DSP) de l’Union Africaine soutient le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) dans l'exercice de ses responsabilités en vertu d’un protocole établi par le CPS. Il travaille dans la Prévention des conflits et alerte rapide, la gestion des crises et reconstruction post-conflit, la défense et la sécurité, ainsi que dans les opérations de soutien de la paix.

Prisca Lokale