Face à la persistance de la crise sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo suite à l'activisme de la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda, des appels pour la tenue d'un dialogue national ne cessent de se multiplier en dépit des implications des acteurs régionaux et internationaux dans la crise actuelle en RDC.
Se référant à l'initiative du "Pacte Social pour la Paix et le Bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs" portée par le duo CENCO-ECC, Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-secrétaire générale des Nations-Unies pour l'Afrique au sein des Départements des affaires politiques et de la consolidation de la paix et des opérations de paix (DPPA-DPO), affirme que l'avantage de cette démarche est faciliter l'appropriation nationale des processus de paix.
"La feuille de route élaborée par les grands groupes religieux de la République Démocratique du Congo en faveur d'un dialogue inclusif représente une mesure importante pour renforcer l'appropriation nationale des efforts de paix. L'objectif est de s'attaquer aux facteurs sociaux politiques et économiques profonds du conflit et de l'instabilité en République Démocratique du Congo. Alors que nous sommes à un tournant pour la République Démocratique du Congo et la région,il est essentiel que le Conseil de sécurité appuie pleinement les efforts de paix, use de son influence pour garantir le respect et la conformité avec la résolution 2773. Toutes les parties doivent honorer leurs engagements et obligations", a-t-elle déclaré devant le conseil de sécurité.
Précédemment fermé à l'initiative de la tenue d'un dialogue national inclusif, Félix Tshisekedi semble avoir mis de l'eau dans son vin en acceptant de recevoir la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) porteuse d'une initiative intitulée : "Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs". Ces deux églises militent pour l’organisation d’un forum national inclusif pour traiter les causes profondes de ces conflits.
Les responsables de ces deux églises reconnaissent l’importance des initiatives diplomatiques en cours, notamment celles menées sous l’égide du Qatar et des États-Unis, pour résoudre la crise dans l’Est de la RDC. Cependant, ils soutiennent que ces efforts, bien que importants, ne suffisent pas à résoudre les problèmes de fond de cette crise.
Après échange avec les deux confessions religieuses, le Chef de l'État Félix Tshisekedi avait instruit la mise en place d'une commission spéciale issue des membres de son cabinet pour approfondir les échanges avec l'église catholique et l'église protestante. À la suite de la recommandation du Chef de l’État Félix Tshisekedi d’élargir l’initiative du « Pacte social pour la paix et le Bien vivre-ensemble en RDC et dans les Grands-Lacs » à d’autres courants religieux, un cadre de concertation composé jusqu’ici de huit confessions religieuses et ouvert à toutes les autres confessions religieuses reconnues en RDC, a été mis en place sous la dénomination du Conseil Inter-Religieux Congolais en sigle « C.I.C ».
C'est dans ce cadre que ces confessions religieuses ont chargé leurs experts d’examiner de manière critique et constructive les documents de cadrage proposés par la CENCO-ECC : le Guide du Pacte social et le Rapport d'information. Selon le rapport présenté devant la presse lundi 11 août 2025 par les experts de cette structure de la société civile, les échanges ont permis de mettre en évidence la qualité globale des documents soumis, tout en relevant plusieurs zones d’amélioration, tant sur le fond que sur la forme.
Ces confessions religieuses dont l'église de réveil branche de Dodo Kamba reprochent au Pacte social portée par la CENCO-ECC, l’absence de la reconnaissance de l’agression Rwandaise via le M23 et des acquis constitutionnels fondamentaux.
Clément MUAMBA