RDC: “Inga 3 est un élément important mais le salut du Congo passe par des constructions de mini centrales” (Resource Matters)

RDC : l’ONG Resource Matters a organisé une matinée avec un panel d’experts pour réfléchir sur les meilleures pistes d’électrification du pays

L’organisation non gouvernementale Resource Matters a organisé ce vendredi 27 novembre à Kinshasa, la matinée sur l’électrification dans l’optique de proposer l’entame d’une discussion constructive sur les meilleures pistes d’électrification pour la RDC. Au cours de cette activité, Resource Matters s’est appesantie sur son rapport intitulé : « Electrification de la RD Congo : A la recherche des pistes de solution », réalisé en partenariat avec Energy Systems Research Group de l’Université de Cape Town. 

Selon Jean-Claude Mputu, Directeur adjoint de Resource Matters, ce rapport présente au gouvernement, une modélisation pour des meilleures solutions d’électrification en RDC.

« Nous avons fait la cartographie de tous les potentiels énergétiques de la RDC dans ce rapport. Avec les experts de l’Université de Cape Town, on a travaillé pour identifier partout où il y a des potentiels pour l’énergie électrique. Nous avons également localisé les meilleures demandes de la population. Enfin, on a clôturé par un exemple d’une modélisation des meilleures solutions d’électrification. On a travaillé avec des experts étrangers et la société civile locale. Ce premier rapport n’est qu’une introduction à la phase 2 qui détaille une modélisation des meilleures solutions énergétiques à travers la RDC », a expliqué Jean-Claude Mputu.

Il précise que les résultats de ce rapport constituent un outil important qui peuvent servir aux autorités du pays concernant la problématique de l’électrification de la RDC. 

« Les résultats de ce rapport prouvent que le pays a un potentiel énorme. Et que les solutions individuelles adaptées à l’environnement urbain dépendent d’une volonté politique. On a mis un outil à la disposition des décideurs, il leur appartient de faire des bons choix pour apporter du courant aux autres », ajoute-t-il. 

Après avoir mené différentes enquêtes dans le cadre du Rapport de Resource Matters, Jean-Claude Mputu estime que les constructions de mini centrales électriques sont plus salutaires que la construction d’Inga 3. Il en appelle le Gouvernement à associer le secteur privé dans la recherche des solutions sur l’électrification du pays.

« Inga 3 est un élément important mais malgré sa potentialité, il ne peut pas être le salut du Congo. Je pense que la meilleure formule est de proposer des solutions adaptées à toutes les circonstances. Et cela passe par des constructions de mini centrales. Avec ce qu’on a dépensé, on pouvait construire plusieurs mini centrales. Le gouvernement doit réfléchir sérieusement en associant tous les acteurs de la société pour adopter des meilleures solutions. S’ils veulent que les privés investissent dans ce secteur, il faut les subventionner », renchérit-t-il.

Ce rapport affirme que malgré les vastes ressources énergétiques du pays, seuls 9 à 15% de plus de 80 millions d’habitants du Congo ont accès à l’électricité, la plupart de temps de manière intempestive. 

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Dans la même veine, un panel multi-acteur est intervenu sur les pistes d’électrification pour la République Démocratique du Congo. Eric Monga, vice-président de la FEC ; Gratien Iracan de Saint-Nicolas, député national, Mme. Soraya Aziz Souleymane, chargée partenariat et communication de l’ANSER ; Bruno Kapandji, chargé de Mission de l’ADPI-RDC etc ont fait partie de ce panel.

Pour rappel, Resource Matters est une organisation à but non lucratif active depuis 2017 dans le domaine des ressources naturelles en RDC. Elle cherche à promouvoir des politiques et des pratiques qui permettent à la population congolaise de bénéficier des retombées des ressources naturelles dont est doté le pays. En particulier, elle œuvre pour que les ressources énergétiques se traduisent en un meilleur accès à l’électricité pour la population, et que ses richesses minières servent à faire décoller le pays. Elle procède par la recherche, le plaidoyer, un engagement constructif avec les acteurs du changement et la dénonciation des pratiques de corruption. 

Jordan MAYENIKINI