Le monde célèbre chaque 2 octobre la journée de la non-violence. L'organisation des nations unies définit la non-violence comme un principe qui rejette le recours à la violence physique en vue de provoquer des changements sociaux ou politiques. Souvent décrite comme la politique des gens ordinaires, cette forme de lutte sociale a été adoptée par des populations entières, partout dans le monde, dans le cadre de campagnes en faveur de la justice sociale.
Pour la RDC, plusieurs défis restent encore à relever pour parvenir à une communication sociale sans violence.
« La non-violence voudrait dire que les normes soient respectées notamment en ce qui concerne la justice. La non-violence au départ nous devons savoir que ce n'est rien d'autre que l'amour du prochain, c'est ça le plus grand enseignement que les grands maîtres spirituels sont venus apprendre au monde. Elle procède du respect mutuel et de la concorde et c'est un facteur de paix. Parce que la violence n'est pas seulement un terme relatif aux viols, aux actions militaires sur terrain, mais elle doit aussi protéger de la mégestion, la manière dont on gère les personnes qui sont sous sa responsabilité », a déclaré, à ACTUALITE.CD, Christopher Ngoy, président de la société Civile nationale.
Et de poursuivre:
« Gandhi nous dit que la non-violence est un principe aussi rigoureux que la loi du talion. C'est à dire si tu touches à la personne que j'aime ou si tu touches à mon peuple alors tu me trouveras sur ton chemin. Et les acteurs politiques devraient user de cette approche de la non-violence pour venir en aide aux populations qui leur ont fait confiance en leur accordant le mandat. Cela devrait normalement engendrer du bien-être pour tous. Malheureusement il y a des acteurs qui lorsqu'on parle de la non-violence on croit que c'est tout simplement la non pratique de la violence publique et tout le reste ce n'est pas dans notre bilan ».
Pour Christophe Ngoy, écarter à la gestion du pays les personnes constituant un obstacle au bien-être de la population serait une action non-violente.
« Lorsqu'une communauté est menacée comme pour notre pays, Gandhi donnait même un exemple, vous êtes dans un village, un fils bien-aimé de la communauté disjoncte mentalement, arme à la main, il va se placer quelque part et tire sur tout ce qui bouge et explose toute la communauté. Bien qu'on aime notre frère qui a disjoncté, le seul moyen de rétablir la paix serait de l'éliminer. Quiconque l'éliminerait aurait aidé la communauté à bien vivre. C'est pour dire qu'aujourd'hui il y a des gens qui s'érigent comme obstacle au bien-être de la communauté, les écarter du pouvoir ou les empêcher d'exercer cette méchanceté sur la population serait une action qui relève de la non-violence. Raison pour laquelle nous Congolais aujourd'hui, nous disons pour ce qui concerne la coalition en place au pays, mettre fin à cette coalition serait une pratique de la non-violence, fermer l'assemblée nationale serait également une pratique de la non-violence », a dit Christophe Ngoy.
Et d'ajouter:
« La mauvaise gouvernance, parce que nous sommes appelés à gérer une communauté qui aspire au bien-être, au bonheur, à la paix. Mais il y a des gens pourvoyeurs de désordres, des gens qui déstabilisent la communauté. Alors les mettre hors d'état de nuire par la justice par exemple ou par d'autres moyens seraient une voie royale pour relever ce défi ».
Le président de l'ACAJ, Georges Kapiamba épingle deux principales actions à mener pour parvenir à la culture d'une communication non-violente.
« À mon avis, les actions doivent s'effectuer à deux niveaux : le premier niveau est celui de sensibiliser les jeunes, les hommes et les femmes sur la nécessité d'adopter des attitudes qui doivent contribuer à une coalition pacifique entre tous les Congolais et toutes les Congolaises, entre toutes les tribus ainsi que les ethnies de la RDC. Sans oublier une cohabitation pacifique avec les étrangers qui ont choisi la RDC comme leur seconde zone. Le deuxième niveau est celui de la répression c'est à dire que la justice doit poursuivre et sanctionner de manière exemplaire tous ceux qui vont prêcher la violence ou inciter les autres à la violence. La culture de la non-violence contribue à une cohabitation pacifique dans la société, on contribue à la paix et la joie pour chacun de se sentir heureux d'appartenir à la même Communauté de destin. Elle permet également à chacun de jouir de ses droits et d'exercer pacifiquement ses libertés fondamentales », a expliqué à ACTUALITE.CD, Georges Kapiamba.
La date de la célébration de la journée mondiale de la non-violence marque l'anniversaire de naissance du Mahatma Gandhi, pionnier de la vie non-violente. Cette journée a été choisie par l'assemblée générale des Nations unies et annoncée le 15 juin 2007.
Grâce KENYE, Stagiaire UNIKIN