RDC : suspendu de son poste, le DG de l'AAC regagne son bureau sans être réhabilité par le ministre des transports

Jean Tshiumba, DG de l'Autorité de l'Aviation Civile (AAC). Ph. Droits tiers.

Le DG de l'Autorité de l'Aviation Civile (AAC), Jean Tshiumba, a décidé d'aller à l'encontre de sa suspension par le ministre des Transports et Voies de communication, Didier Manzenga, le 7 septembre dernier pour, entre autres " n’avoir pas informé le Gouvernement " des engagements contractés avec le propriétaire de l’engin (ballon stratosphérique), tombé fin août près de Buta, dans la province du Bas-Uélé.

Jean Tshiumba reprend son bureau après avoir introduit à travers une correspondance, un recours gracieux contre sa suspension auprès du ministre Didier Manzenga. Mais le DG de l'AAC n’a pas attendu la décision du ministre de tutelle le réhabilitant dans ses fonctions.  Le ministre Manzenga se trouvant en mission en Russie.

Il faut rappeler que dans une note de clarification, le ministre des transports Didier Manzenga avait précisé qu'au regard de la loi n°10 /014 du 31 décembre 2010 relative à l'aviation civile et le décret N°011 /29 du 10/06/2011 portant statut d'un établissement public dénommé Autorité de l'aviation Civile en République Démocratique du Congo, la suspension du directeur général de l'Autorité de l'Aviation Civile par le ministre de tutelle ne viole aucune disposition de la loi ni texte réglementaire. 

A en croire le ministre, au regard de cette disposition de la loi, le directeur général de l'AAC/RDC ne pouvait donc pas prendre une décision de manière unilatérale sans se référer à son ministre de tutelle. Il revenait donc au  ministre Didier Mazenga  de délibérer avant que le DG Jean Tshiumba prenne au nom de l'Etat Congolais, en tant que directeur général d'une institution publique, un  engagement avec le propriétaire de l’engin (ballon stratosphérique), tombé sur le sol congolais.  

Les faits renseignent que le débat sur le survole des ballons stratosphériques dans les cieux congolais a déjà fait l'objet des discussions entre l'ancien ministre des transports, José Makila Sumanda et le directeur général de l'autorité de l'aviation Civile, Jean Tshiumba.

Le 4 mai 2019, François Beya avait écrit au DG de l’AAC pour lui signifier que désormais un avis favorable obligatoire du service du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité était requis pour toutes les autorisations de survol et d’atterrissage des aéronefs civils dans l’espace aérien congolais. Les mêmes dispositions s’appliquent aux aéronefs militaires ou de la Monusco.

Jordan MAYENIKINI