RDC: ce qu'il faut savoir du modèle économique du projet RAM

Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

Le Gouvernement congolais va lancer, le 24 septembre prochain, le projet de Registre des Appareils Mobiles (RAM). Une première pour la République démocratique du Congo. 

Le modèle économique du projet RAM en RDC, quant à lui, propose une tarification de certification de l’appareil mobile comme suit : 0.17 dollar pour un appareil 2G et 1.17 dollar pour les appareils 3G/4G/+ une fois par mois pendant 6 mois. La validité est de 12 mois. Tandis que pour la certification de la SIM en itinérance (roaming), le montant à payer est de 1 dollar pour un appareil 2G et de 7 dollars pour un appareil 3G/4G/+. La validité est de 12 mois.

Un coût qui a suscité un débat dans tous les sens.

Du côté du ministère des Postes, Télécommunications et Touvelles Technologies, on dénonce ce qu'il qualifie du "débat visant à détourner l'attention" de population vers les vrais enjeux de RAM en accusant le ministre Augustin Kibassa Maliba, de « vouloir embarquer le pays dans une aventure qui vise à escroquer la population ». 

Selon le cabinet du ministre Augustin Kibassa, un aperçu dans le monde en matière d’identification des appareils mobiles montre que les organes de régulation ont des impératifs. C’est, par exemple, se positionner clairement pour sécuriser les consommateurs, les opérateurs réseaux et l’État. 

Pour les premiers, de la mauvaise qualité des services pendant l’utilisation du téléphone mobile (interruption d’appels, lenteur dans la transmission des data), des risques de santé (irradiations) et des problèmes de sécurité physique et des données personnelles.

Pour les deuxièmes, de la mauvaise perception de la qualité des services, de l’accroissement des Capex et Opex, et de la perte de revenus. Et pour le troisième, de la perte de fiscalité sur les appareils de contrebande et de contrefaçon, des problèmes de santé publique et de sécurité nationale. 

Les organes de régulation ont aussi comme impératif de mettre en œuvre les outils (solutions) d’innovation à la disposition des opérateurs mais aussi des consommateurs. Et dans certains cas, cela peut devenir un problème pour le paiement de prestations. Cela signifie que le tarif de certification n’est pas aligné proportionnellement au risque inhérent au produit, à la personne ou à la transaction spécifique.

"Réduire le débat sur le RAM à une question de paiement ou non, ou de coût de ce paiement, cela nous ridiculise ", poursuit la même source qui rassure  que " la pratique de paiement de l’identification des téléphones est d’usage partout dans le monde même si dans certains pays il est pris en charge par les pouvoirs publics. Dans d’autres pays, par contre, cela coûte jusqu’à plus de 100 dollars américains."

À travers le statut de son téléphone, tout utilisateur peut vérifier la validité de son téléphone ainsi que le tarif des rémunérations de la certification, soit par SMS « Quel est le statut de mon téléphone ? » suivi de 15 chiffres de son code IMEI, soit via le site web www.ram.cd

Pour bloquer un appareil volé ou perdu, il suffit de se rendre auprès de l’agence de son opérateur réseau pour notifier la perte de l’appareil et demander une nouvelle carte SIM avec le même numéro (MSISDN). 

Le service client vérifiera votre identité et fera alors la demande de blocage. Tandis que pour débloquer un appareil retrouvé, il suffit de remplir un formulaire de demande de déblocage de l’IMEI du téléphone sur le site web www.ram.cd. Après avoir soumis le formulaire, le téléphone sera temporairement débloqué pour payer les rémunérations RAM.

Un gain pour le Trésor public ?

À ce stade, il est difficile pour le moment d’avancer des chiffres car l’identification des téléphones n’a pas encore commencé. En 2017, on estimait le nombre des Congolais connectés à 29,3 millions ; 23 % seulement des Congolais possédaient un smartphone, et 14 % seulement des Congolais avaient accès à l’internet mobile. Trois ans après, ces chiffres doivent avoir certainement augmenté. Quand on les multiplie par les rémunérations RAM, certains y voient déjà un certain montant.

Certes, les rémunérations RAM en RDC représentent une source de revenu relativement stable et fiable pour l’ARPTC, mais le RAM jouera un rôle déterminant pour professionaliser l’institution et le secteur des télécoms tout entier ainsi que pour la réalisation de certains projets clés. En effet, le RAM marquera une étape capitale dans la modernisation des télécoms en RDC. Il posera les jalons de plusieurs projets dans le secteur de l’e-gouvernance et de la digitalisation des services publics au Congo. Bref, le modèle économique du projet fait partie du Plan national numérique.

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