RDC-EPST : comment les écoles comptent délibérer les élèves dans les classes montantes

l'entrée de l'Institut de la Gombe, Ph. ACTUALITE.CD

A l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST), la rentrée scolaire pour l’année 2020-2021 est fixée au premier lundi du mois d’octobre. Après la passation du Test national de fin d’études primaires (TENAFEP) par les élèves finalistes, l’heure est à la délibération dans les classes montantes. 

D’après le ministre de l’EPST, la reprise des cours ne visait que les finalistes de primaire et secondaire. Les élèves des classes montantes seront déclarés vainqueurs après une moyenne des points faits avec les résultats obtenus au cours de deux premiers trimestres.

ACTUALITE.CD s’est approché de quelques écoles primaires de Kinshasa pour comprendre comment les chefs d’établissement comptent mettre en œuvre cette procédure pour délibérer les élèves des classes montantes. Constat fait, l'idée du ministre de tutelle est respectée dans plusieurs écoles.

« En ce qui concerne la délibération dans des classes montantes, les élèves ont fait trois-quarts de l'année. Il restait seulement un mois de cours avant les examens. Alors on s'est décidé qu'on puisse faire la moyenne de résultat du premier trimestre et deuxième trimestre. Ceux qui auront peut-être 40% ou plus seront délibérés pour passer de classe parce qu'on ne sait pas si l'élève aurait fait beaucoup de points au troisième trimestre parce qu'il y a des surprises comme ça. Pour le deuxième trimestre, comme il n'y a pas eu examen, nous allons sortir des points juste sur base des 3ème et 4ème période. Au cas où un parent reconnaît que son enfant n'a pas bien fait l'année et qu'il souhaite de faire reprendre l'enfant, nous allons accepter pour la bonne éducation de l'enfant. Mais ceux qui vont vraiment échouer, ils vont catégoriquement reprendre la classe », a dit Grégoire Sindu, directeur et chef d'établissement du Complexe scolaire saint François de salle.

A l’Ecole primaire Saint Georges, on compte faire la même chose. Mais ici, les points obtenus lors des examens du premier trimestre seront reconduits pour les examens du deuxième. Ce n’est qu’après que la moyenne de deux trimestre sera établie pour compléter la colonne réservée au troisième trimestre. 

« Ce qui est vrai, l'année scolaire 2019-2020 a connu des problèmes suite à la pandémie du coronavirus. Comme l'année est structurée, il y a un calendrier qui est donné chaque année par le ministère de l'EPST. Comme nous nous sommes dans le réseau catholique, ce calendrier est adapté à la coordination diocésaine. Pour cette année, le calendrier réaménagé est déjà disponible mais pour l'année prochaine, ce n'est pas encore disponible. Cette année nous n'avons travaillé que deux trimestres, ce qui fait deux-tiers de l'année, il ne restait qu’un trimestre qui est le plus court, qui a pratiquement un mois. Sur ce, comme les élèves ont déjà fait quatre périodes de cours, nous allons prendre les points des examens du premier trimestre, on les mettra au deuxième trimestre parce que les élèves n'ont pas présenté les examens du deuxième trimestre. Après, on fera la moyenne du premier et deuxième trimestre, on met au troisième trimestre puis on complète le bulletin. Mais ceux qui ne vont pas réussir, ne passeront pas de classe », explique frère Cédric Muntuli, directeur de l'EP1 saint Georges et superviseur du complexe scolaire saint Georges de Kintambo.

Beaucoup d’autres chefs d’établissements contactés approuvent cette démarche au regard d’une situation jugée “exceptionnelle”. Cependant, certains parmi eux, attendent  encore que la décision soit officielle. 

Se projetant déjà sur l’année scolaire à venir, l’EP 1 saint Georges appelle à l’aide de l’Etat congolais notamment dans la fourniture de nouveaux bancs afin de continuer à faire observer des mesures barrières contre le Covid-19 lors de la nouvelle rentrée des élèves. 

« Concernant les mesures que nous allons prendre l'année prochaine pour le respect des mesures de distanciation, il faut noter que depuis le début de cette année en cours nous avons un problème d'effectif à cause de la gratuité. Pour l'instant nous avons 1 125 élèves, or l'année passée ils étaient dans des 450. Les années passées les élèves se mettaient à deux par banc, mais cette année, c'était à trois par banc or UNICEF prévoit 45 à 55 élèves par classe. Soit nous allons faire des salles préfabriquées ou nous aurons deux vacations pour avoir un élève par banc. Sur ce, le gouvernement doit nécessairement nous ajouter des bancs pour bien respecter la distanciation physique dans des salles de classe », ajoute le frère Cédric Muntuli. 

L'année scolaire 2019-2020 avait été interrompue au mois de mars dernier à cause de la pandémie du coronavirus alors que les élèves s’apprêtaient à présenter les examens du second trimestre avant d'aller en vacances de Pâques. La reprise qui a eu lieu lundi 10 août dernier, n’a concerné que les finalistes ( 6ème primaire et secondaire) afin de passer les épreuves de fin de cycle. 

Olivier N'SAMU, stagiaire IFASIC