Covid19: quelles incidences sur l'enseignement avec le passage de la pandémie?

Covid19: quelles incidences sur l'enseignement avec le passage de la pandémie?

Covid-19, grèves, marches, le secteur de l’enseignement a connu bien de perturbations cette année. Dans une interview accordée ce 27 août au Desk Femme de Actualite.cd, Cécile Tshiyombo, secrétaire générale du syndicat des enseignants du Congo (Syeco) pose les préalables d’une éducation qualifiée.

Pour Cécile Tshiyombo, il existe de nombreux textes de lois qui réglementent le secteur de l’enseignement en RDC,ces derniers tardent cependant à être mis en pratique. Il s’agit notamment de “l’ordonnance 232 signée par le feu président Mobutu, renforcée par un décret signé en 2007 par l’ex président Joseph Kabila. Cette ordonnance organise le recrutement des enseignants, les compétences requises pour être retenu, le barème salarial et tous les avantages dus aux enseignants. Ces deux documents sont complétés par la Loi cadre N* 14004 du 11 Février 2014 de l’Enseignement national” précise-t-elle. Ce qui signifie qu’il suffit de prendre convenablement l’enseignant congolais en charge pour qu’il soit en mesure de réaliser parfaitement la mission lui assignée par l’Etat congolais. 

La paie des enseignants, ce mal à l’origine des multiples grèves

Parmi les raisons qui ont retardé la reprise des cours après le confinement et ralenti le programme scolaire et académique, il y a par exemple les grèves organisées par les syndicats des enseignants pour exiger soit le paiement, soit le réajustement de leurs salaires. Selon Cécile Tshiyombo, des stratégies étaient pourtant mis en place pour que l’Etat congolais trouve facilement des réponses essentielles à ces préoccupations. “ En 2005, avec le feu Vice Président Arthur Z'ahidi Ngoma, nous avions mis en place le Fonds de promotion de l’éducation nationale. Après chaque trois mois, il fallait évaluer les entrées et compléter les salaires des enseignants mais, jusqu’à ce jour, nous ne savons où se trouvent ces moyens. Le Fonds de promotion de l’Industrie y verse 20.000 dollars américains ($), toutes les entreprises minières et brassicoles ont des pourcentages destinés à ce fonds, les frais de taxation dans les marchés ont des pourcentages à y verser, les matchs internationaux et nationaux, de l’eau en bouteilles, … Malheureusement, il n’y a pas transparence dans la gestion du Fonds de promotion de l’industrie” regrette la SG du Syeco. Et d’ajouter “Nous demandons au Chef de l’Etat d’avoir un oeil regardant sur ce fonds. S’il se trouve que la caisse est vide, ceux qui n’ont pas versé leurs quotités doivent le faire” 

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Félix Tshisekedi promet de diriger le comité de suivi de l’accord de Bibwa

“Nous avons dit au Chef de l’Etat qu’il serait important d’installer un comité de suivi de notre protocole d’accord de Bibwa. Il nous a promis d'être lui-même Coordonnateur de ce comité qui va également être installé dans les provinces” confie Cécile Tshiyombo à propos de la rencontre tenue entre le Syeco et le président de la République, le 12 août dernier. Une enquête sur le Secope devrait aussi être ouverte pour clarifier la situation des Nouvelles Unités(NU) au sein du ministère de l’Enseignement primaire secondaire et Technique (EPST). “L’audit à déjà commencé. Selon mes données, il y a environs 20.000 Nouvelles unités dont la situation devrait être régularisée. Mais, il y a aussi le service budgetivore parallèle au SECOPE créé avec effectifs pléthores s'appelle SIGE” a-t-elle ajouté.

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Spoliation des écoles

Assurer une bonne qualité de l’Enseignement en RDC, c’est aussi tenir compte des infrastructures scolaires et académiques. Cependant, les lopins de terre confiés aux écoles publiques ont presque tous subi de grandes spoliations. “Il y a insuffisance d'infrastructures. Les enseignants travaillent dans celles existantes dans des mauvaises conditions. Il y a lieu que l'État congolais construise des nouvelles classes pour désengorger les salles de classe pléthores, réhabilite des écoles en état de délabrement très avancé et aussi construire des nouvelles écoles là où il y a nécessité. Sans oublier les universités et instituts supérieurs, surtout celles pédagogiques. Retourner l'UPN dans sa mission première de former des enseignants qualifiés pour toutes les disciplines au niveau secondaire.” suggère la SG Cécile Tshiyombo.