RDC : face à l’insécurité grandissante au Nord-Kivu, un dialogue dit « des vérités » entre les communautés se tient à Goma

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La ville de Goma abritte ce jeudi 30 juillet, un dialogue social des communautés du Nord-Kivu. Sur l’initiative du gouverneur Carly Nzanzu, ces assises de 3 jours sont placées sous le thème : «  Dialogue de vérité sur notre propre avenir ». Plus de 200 participants dont des députés et ministres provinciaux, des sénateurs, des délégués des confessions religieuses, des représentants des communautés ethniques, des chefs coutumiers , des représentants des associations des jeunes et femmes, des autorités de l’armée et de la police, et autres personnalités ont été conviés à ce dialogue. 

Ce cadre d’échanges voulu sans tabou ni hypocrisie vise, selon le gouverneur Carly Nzanzu, à contribuer à la consolidation de la paix, à la cohésion sociale et à la stabilisation de la province. 

«Le bilan de nos longs tiraillements, étant largement négatifs, il est important que nous nous regardions en face et que nous nous disions la vérité qui libère les énergies inutiles et utiles à la construction de la province. Il est plus que temps pour nous de recouvrer cette image de marque d'un peuple  dynamique, entrepreneur, faisant du nouveau du Nord-Kivu le grenier de la République démocratique du Congo. Nous sommes dans un même bateau. Si nous continuons à nous chamailler et à nous agiter à bord, nous ne parviendrons jamais à bon port car nous allons tous périr. À nous donc de lever des options rationnelles pour notre avenir et celui de nos enfants », a dit l'autorité provinciale dans son mot d'ouverture de ce dialogue. 

Le Nord-Kivu connaît l'insécurité permanente depuis plus de deux décennies suite aux guerres à répétition occasionées par les groupes armés tant nationaux qu'étrangers. 

Pour le président de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Robert Seninga, ce dialogue vient à point nommé, au regard des crises que traverse la province. 

« Point n'est besoin de rappeler que le motif de création des groupes armés au Nord-Kivu a été toujours justifié par la protection de sa communauté. Cependant, l'on constate que ce même groupe armé devient un bourreau pour la même communauté qu'il prétend protéger. Ces enfants égarés sont les nôtres et sont appelés à revenir  au bercail et à suivre le voie de la paix afin de contribuer à la reconstruction de notre province. Nous devons donc abandonner les idées sectorielles, communautés pour réfléchir mondialisation. Ce qui va nous permettre de faire du Nord-Kivu, une province riche et prospère », exhorte-t-il.  

À lui d’ajouter, « à la sortie de ces assises,  bien qu'aucune communauté n'a envoyé ses enfants dans les groupes armés, chacun est appelé à sensibiliser ses frères qui contribuent à traîner le pas afin que les investisseurs aient la possibilité de venir investir chez nous ». 

Le Nord-Kivu est actuellement confronté, dans la majeure partie de son territoire, à plusieurs conflits armés. Si les FARDC font face dans le Rutshuru à des hommes armés présentés par la société civile comme appartenant à l’ancienne rébellion du 23 mars (M23) ; à Beni, les forces démocratiques et alliés perpétuent des massacres contre les civils, en dépit des opérations de grande envergure lancées depuis plusieurs mois maintenant par l’armée contre ces rebelles. À Walikale, Lubero et Masisi, des combats sont signalés presque chaque jour, entre l’armée loyaliste et les groupes armés nationaux et étrangers d'une part et entres forces négatives elles-mêmes d'autre part. À tout cela s'en suivent des conséquences fâcheuses contre les paisibles populations. 

Jonathan Kombi, à Goma