Les manifestants, pour la plupart de la coalition Lamuka, se sont regroupés devant le bureau du parti libéral pour le développement (PLD). Ils ont évité de se retrouver au rond point Signers d’où devait partir la marche. Après plusieurs heures des tractations, ils se sont convenus avec la police de marcher à un nombre réduit des personnes, soit 15 comme venait de l’exiger la veille, le commissaire provincial de la police au Nord-Kivu, le général Aba Van.
A 10h locales, la marche a débuté. Elle est partie du bureau du PLD situé le long du Km témoin non loin de deux lampes pour chuter au gouvernorat de province. Sur place, le mémorandum a été lu à l'intention du vice-gouverneur, Mme Lumoo Kahombo et du ministre provincial de l'intérieur, Jean Bosco Sebishimbo.
« Nous recommandons au président de la République à ne pas accepter que la centrale électorale soit dirigée par un des anciens membres de l’équipe sortante de la CENI. Nous ne voulons pas de Ronsard Molonda à la tête de la CENI. Nous disons également non aux trois propositions de loi des députés Minaku et Sakata. La justice doit rester indépendante », a dit dans la foulée Patrick Mundeke, conseiller en charge de la jeunesse de Moïse Katumbi.
La manifestation avait également comme objectif, la protestation contre des cas d’insécurité, principalement dans la région de Beni.
« Nous ne comprenons pas pourquoi l’insécurité ne prend pas fin à Beni alors qu'on a plus de 20 000 militaires sur place. Nous en avons marre avec cette situation. Le Président de la République doit prendre à bras le corps la situation sécuritaire du Nord-Kivu et principalement de Beni. C’est chaque jour qu'on tue à Beni alors qu’il nous a été dit qu'il y a des opérations de grande envergure qui y sont menées. On doit évaluer ces opérations là », a pour sa part, dit le député provincial Jean Paul Ngahangondi, élu du territoire de Beni.
À plusieurs endroits, le commissaire provincial de la police intervenait pour faire respecter les gestes barrières en cette période de Coronavirus. Des manifestants qui n’étaient pas comptés parmi les 15 retenus pour la manifestation dont sept députés provinciaux, se sont vus fouettés par la police et d’autres ont été gazés.
Alors que la délégation lisait le mémorandum à l’intention des autorités provinciales, la police a usé des gaz lacrymogènes pour disperser d’autres manifestants rassemblés en dehors de l'enclos du musée de Himbi et qui voulaient à tout prix y pénétrer.
D’autres jeunes manifestants, qui ont tenté de perturber les activités plus au nord de la ville sur l'axe Majengo-Buhene en barricadant la route, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les éléments de la police.
Jonathan Kombi à Goma