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La rédaction vous propose cette tribune de KILASSA Umberto Michael
Cette tribune a été composée dans des circonstances particulière de douleur, colère et consternation, des nouvelle du Congo, mon pays : la mort de Pierre Lumbi sur qui reposaient les espoirs de tout un peuple. Il avait connu les heures sombres de notre pays, traversé ses crises, lutté contre les totalitarismes et le social avec une exigence intellectuelle et d’action. Son courage est un exemple qui nous restera et qui, pour une grande part, nous anime. Par-delà même un attachement personnel dont je porte le deuil, je sais aujourd’hui, sous la lumière obscure de la mort, ce qu’au fond je lui dois : une certaine joie d’être Congolais et de croire irrésistiblement à l’idée du changement pour un Congo nouveau.
60 ans après l’indépendance nationale les incertitudes politico-militaire constater en ce moment conduisant tout droit vers de nouvelles tables rases à la Mobutu ; le surgissement de nouveaux foyers d’insécurité, du nord au sud en passant par le cœur du pays, sous le manteau des pays voisins et plusieurs milices. Je revendique ici mon droit à l’indignation et ma foi dans l’urgence d’une véritable mutation par un sursaut qualitatif. Pour faire court, la question du moment est toute simple. Comment redonner confiance aux Congolais en matière de sécurité?
C’est un vrai défi qui n’est pas seulement sécuritaire mais aussi moral. Il relève du rapport entre la société et la politique. Au premier degré, la réponse concerne les moyens que les régimes passes avaient affaiblis quand ils étaient en responsabilité. Il faut compter sur la présence militaire et policière, sur le traitement judiciaire de certaines affaires, la capacité à sanctionner rapidement. Il faut aussi restaurer deux éléments clés, la fonction de renseignement et celle de prévention. Puis veiller à un troisième bloc essentiel : notre capacité à former des individus dans chaque classe d’âge pour défendre notre collectivité, sans pour autant recréer le service militaire.
Au-delà des réponses en termes de moyens, il faut admettre que nous sommes dans une société du risque. Nous devons faire comprendre à nos concitoyens qu’une société du risque est une société de responsabilité. Il est impossible de promettre que le pire ne viendra pas, sans pour autant inquiéter ni traumatiser. On doit être transparent sur les responsabilités de chacun. Savoir si on a bien fait les choses après une intrusion, attaque ou attentat, d’où l’utilité des commissions parlementaires. Agir avec calme et autorité. L’autorité ne se mesure pas à la magnitude du reflexe sécuritaire. Le 9 décembre 1893, quand, un attentat anarchiste a lieu dans l’hémicycle du Palais Bourbon en France, les parlementaires sont en train de débattre sur le beurre. Juste après l’explosion, et alors que la fumée n’a pas fini de se dissiper, le président de l’Assemblée dit : « La séance continue. Reprenons le débat sur le beurre. » Devant cette scène surréaliste, ébahis ! Chaque président de groupes ont quand même eu le courage de dire : « Oui, reprenons ce débat sur le beurre, parlons du beurre ». Il est de la dignité de la République que de pareils attaques, d’où qu’ils viennent et dont, d’ailleurs, nous ne connaissons pas la cause, ne troublent pas les gouvernants. L’autorité est de ne pas se laisser imposer l’ordre des choses par ceux qui nous assaillent ou par la tyrannie des événements.
Nous sommes tombes dans le gouvernement de l’anecdote ou du fait divers. Or nous devons rester maitres de nos propres horloges, de nos propres principes, et ne pas en déroger. Si à chaque événement nous devons changer de politique, cela signifie que nous ne sommes pas surs de la politique que nous menons. L’autorité n’est pas le diktat impérieux ni les discours revanchards à la télévision. C’est l’intransigeance. Ce sont des décisions graves, et parfois d’une grande brutalité. C’est décider le moment et imprimer le sens de l’action que l’on conduit. J’en appelle à la conscience des gouvernants sur la nécessite de la création d’une Agence Congolaise de gardes-frontières et de garde-côtes ; car l’extérieur s’impose dans nos débats politiques, dans notre vie. On ne peut s’en désintéresser. Un plan de stratégie sécuritaire Congolais sérieux nécessite une prise en considération des dimensions sociales, politique et économique dans le pays, de la sous-région des pays d’Afrique des grands lacs, du continent et du monde. Bien sûr, on ne peut agir seuls, nous avons besoin d’une politique Africaine plus coordonnée sur les plans de la protection des frontières, humanitaire, de l’aide au développement et de l’intervention commune. Celle-ci reste très faible, nous en payons cash les conséquences.
Comment la RDC peut parvenir à retricoter un système multilatéral efficace, aujourd’hui essoufflé à cause du repli des Etats-Unis sur eux-mêmes et aux grands choix géostratégiques de Trump ? Les Etats-Unis deviennent une puissance de plus en plus tournée vers le Pacifique, de moins en moins vers l’Atlantique, de moins en moins dépendante du Moyen-Orient. Or cette région, avec l’Afrique, est au cœur des intérêts géopolitiques, économiques et commerciaux. La RDC a un rôle très particulier car étant un pays-monde et doit l’assumer. Nous avons le monde dans le pays. RDC terre d’immigration, une terre où l’universel s’est pensé. Je suis pour une vraie politique Congolaise de partenariat sécuritaire, économique et culturel équilibre avec les Etats-Unis, la Chine et l’Europe, sans fausse pudeur postcoloniale, afin de redonner confiance aux Congolais en matière de sécurité et à la RDC sa place de prédilection.
Par KILASSA Umberto Michael, CIMA / MBA à l’Université de Jilin (Chine)
-Finance Country Controllership pour Accenture (France, Luxembourg, Pays- Bas, l'île Maurice, Belgique et Tunisie)
-Accenture alumni -Senior Operations Sales Process pour Accenture (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Singapore et New Zélande)
- Accenture alumni -Senior Consultant Business Development pour le Groupe minier Jinchuan / Ruashi Mining