RDC-ADF: près de 60 civils tués en trois jours au Nord-Kivu, les autorités parlent des "actes de représailles"

Illustration. Le corps d'une victime d'attaque des ADF à Beni
Illustration. Le corps d'une victime d'attaque des ADF à Beni

Près de 60 civils ont péri, en l'intervalle de 72 heures, dans des attaques attribuées aux rebelles d’Allied democratic forces (ADF) qui ont séparément ciblé des localités du secteur des Bapere dans le territoire de Lubero et dans la la cité d'Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu). Il s'agit des assauts meurtriers simultanés qui font craindre des actes de représailles de la part des combattants islamistes dont une importante base a été démantelée par la coalition des armées congolaise et ougandaise dans la région de Mambasa (Ituri).

La dernière attaque en date est celle vécue la soirée du samedi 16 août 2025 au quartier Mbimbi d'Oicha. Selon des témoins, les combattants assimilés aux ADF ont fait leur entrée dans le quartier autour de 21 heures locales, tuant au moins 9 civils et incendiant  une dizaine de maisons. Ce dimanche matin, des images atroces du drame ont fait le tour des réseaux sociaux. Sur l'une, on voit un bébé mort à moitié calciné dans une case. 

Les sources de la société civile locale rapportent à ACTUALITE.CD que les assaillants se sont retirés de l'entité après le forfait. 

Cette attaque a plongé la population dans une incertitude,  poussant certains habitants à se déplacer de Mbimbi vers d'autres quartiers ou d'autres localités environnants, estimés sécurisés.

Dans cette région de Beni, il s'agit d'une attaque survenue après deux autres assauts meurtriers des ADF sur l'axe Eringeti-Kainama et Mayimoya où au moins trois civils ont été tués et des dégâts matériels enregistrés, dont un véhicule incendié.

Dans le territoire voisin de Lubero, peu avant l'attaque d'Oicha, un autre groupe de combattants ADF a tué au moins 47 civils dans les villages du secteur des Bapere. Comme dans leur mode opératoire, ils ont exécuté les civils à l'aide des armes blanches et à feu dans les villages Ekenge, Melia et environs dans le groupement de Bapaitumba.

Macaire Sivikunula, chef de secteur de Bapere qualifie ces tueries des actes "de représailles suite aux opérations militaires conjointes" menées par les armées congolaise et ougandaise contre ce groupe affilié à l'État islamique. 

"Une équipe de la croix rouge et des jeunes s'est rendue sur place pour enterrer les corps. Elle est accompagnée par l'armée et cela, suite à l'intervention du gouvernement provincial ", indique cette autorité administrative qui annonce une journée de deuil pour ce lundi 18 août 2025 sur toute l'étendue du secteur des Bapere.

Alors que les attaques se multiplient et les dégâts ne cessent de s'enregistrer, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) parlent d'une manœuvre des assaillants qui "se vengent" contre les civils pour "désorienter les forces loyalistes" en opération. 

"Tout en réitérant son engagement citoyen, les FARDC restent déterminer à anéantir ces terroristes et rassurent la population du grand nord de sa sécurisation et appellent celle-ci à accompagner les hauts faits d'armes", réagit le lieutenant Marc Elongo, porte-parole du secteur opérationnel Sukola 1.

À Lubero comme à Beni, la résurgence des attaques successives des combattants ADF se répercutent sur la vie socio-économique des populations locales. Des maisons et champs abandonnés, des villages et des routes accessibles résument les répercussions. 

Dieubon Mughenze, à Beni