RDC : les USA notent une évolution en matière de traite humaine, le pays est hissé au niveau 2

Mike Hammer, ambassadeur des USA en RDC/Ph Justin Mwamba ACTUALITE.CD

Les USA ont hissé la RDC au niveau 2 sur la liste de surveillance du rapport sur la traite des personnes pour l’année 2020. Une évolution en cette matière est observée malgré la faible politique en place. Parmi les indices, le rapport des USA note une augmentation de nombre d'enquêtes et de poursuites des cas de traite, particulièrement la traite liée à l’exploitation sexuelle et au travail forcé.

Il s’agit “des crimes qui n’avaient pour la plupart jusqu’alors pratiquement pas été traités par le système judiciaire – bien la même justice a continué de faire des enquêtes et poursuites contre les crimes d’enrôlement d'enfants soldats.”, dit le rapport publié vendredi.

“Le gouvernement a condamné un ancien colonel de l’armée nationale congolaise (FARDC) et le chef d’un groupe armé pour des crimes de traite, entre autres ; les a condamnés à des peines appropriées, y compris des peines importantes d’emprisonnement ; et a requis au chef d’un groupe armé et à deux complices de verser des réparations à plus de 300 victimes de l’esclavage sexuel et d’autres délits.”, dit le document.

Fin 2019, la justice militaire avait condamné le lieutenant-colonel Amos Safari Kateatea à 5 ans puis destitué de l’armée. L’officier était poursuivi pour crime contre l’humanité, meurtres, viols, pillage et autres faits inhumains commis à l’égard des civils dans le territoire de Kabare en 2012.

Le rapport explique aussi que le gouvernement a mis en place un comité interministériels qui travaille qui les cas de traite des êtres humains en partenariat avec des ONG.

“En partenariat avec des organisations internationales, le gouvernement a également continué de prendre des mesures pour prévenir et mettre fin à l’enrôlement d’enfants soldats, notamment en séparant les enfants soldats des groupes armés non gouvernementaux, en procédant à une vérification de l’âge des recrues et en obtenant des promesses écrites des 27 commandants des groupes armés non gouvernementaux de renoncer au recrutement d’enfants.”, précise le rapport.

Mais en dépit de ces avancées, le gouvernement n’a pas sanctionné des auteurs des violences sexuelles dans la région du Kasaï et n’a pas identifié les victimes.

“Il y avait des allégations crédibles selon lesquelles un régiment des FARDC aurait recruté de force des femmes et des filles par enlèvement pour esclavage sexuel dans la province du Kasaï, ainsi que des rapports persistant selon lesquelles les FARDC collaboraient avec des milices par procuration qui recrutaient et utilisaient des enfants soldats. Le gouvernement n’a pas élaboré de procédures opérationnelles normalisées pour l’identification et le renvoi des victimes, ni adopté une législation complète qui punit toutes les formes de traite ou et qui tienne pour responsable les fonctionnaires complices.”, dit le document.

Plusieurs recommandations ont été formulées au gouvernement afin d’améliorer sa politique en matière de lutte contre la traite humaine. 

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