Pour préserver la vie de la population, le Gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, est descendu ce vendredi 27 mars sur le terrain, à Goma afin de constater la hausse du prix rapportée des produits de première nécessité en cette période où le monde est secoué par la pandémie de Coronavirus. Il est notamment passé dans des entrepôts et dépôts des produits vivriers et manufacturés, des boutiques et kiosques ainsi que des pavillons réservés à la vente des denrées alimentaires au marché central de Virunga.
Les vendeurs et acheteurs lui ont tous exprimé le besoin de la baisse du prix des produits de première nécessité.
« Baissez les prix s'il vous plaît ! Nous allons crever de faim. Un bol de haricot de 1 300 FC se vend aujourd’hui à 3 000 FC. Le sac du riz de 25 kg qu'on achetait à 18 USD coûte actuellement 25 USD. Le sac de maïs de 60 USD se vend à 100 USD (...). Et les prix ont grimpé presque pour chaque d’entrée alimentaire et produit de première nécessité. Ayez pitié de nous. Faites en sorte que tout ceci cesse et qu'on revienne aux prix d'avant Coronavirus », ont expliqué à l’autorité provinciale les vendeurs et acheteurs rencontrés.
Après sa descente sur le terrain, le Gouverneur Kasivita a réuni à son cabinet de travail tous les intervenants dans le domaine de commercialisation des produits vivriers et manufacturés. L'objectif de cette rencontre à laquelle ont également pris part le ministre provincial de l’économie, Jean Ruyange et du maire de la ville de Goma, Timothée Mwisa, était d’évaluer le comportement du prix sur le marché.
« On ne savait pas que les gens pouvaient amener des produits vivriers à partir de Gisenyi (Rwanda). Lorsque les discours sont passés à la radio et quand nous suivons ce qui se passe en Europe, on a cru que c’était le confinement. Raison pour laquelle les gens ont acheté en grande quantité, d'autres ont acheté pour aller déposer dans leurs maisons. Je pense que maintenant, les gens doivent savoir que chez nous, il n'y a pas de confinement. Et puis, les produits vivriers, nous pouvons les avoir à partir de Gisenyi. Nous allons nous organiser pour avoir n'importe quelle quantité. Et d'ici une semaine ou deux semaines, nous aurons beaucoup de haricots en provenance de Masisi parce qu'il y aura récolte et donc le prix va sensiblement baisser », a rassuré Baofite Mathieu, Président de l'association des deposeurs et vendeurs des vivres (ADVVI) au Nord-Kivu.
Le chef de l'exécutif provincial du Nord-Kivu met en garde les commerçants véreux qui profitent de cette situation de crise pour avoir de gain facile.
« Globalement, il y avait la peur. Mais nos réponses sont en train de dissiper cette peur et les comportements des prix sont en train de revenir à la normale pour certains biens. Et nous allons multiplier la sensibilisation. Nous allons continuer à veiller. Il y a des mesures de police qui existent. Le ministère de l’économie est instruit de suivre certains dérapages de quelques commerçants véreux qui souhaiteraient profiter de la situation. Jusqu'à présent, il y avait pas des raisons qui expliqueraient la flambée. Les gens ont voulu spéculer. Avoir un peu plus d'argent dans cette période malheureusement difficile pour tout le monde. Nous voudrions rappeler aux commerçants qu'ils ne sont pas autorisés à faire des bénéfices indus », a martelé le gouverneur Kasivita.
Alors que la RDC a dépassé la barre des 50 cas de Coronavirus, le Rwanda voisin compte actuellement plus de 40 cas.
Le Président de la République, Félix Tshisekedi a décidé mardi 24 mars d’isoler Kinshasa du reste du pays. Les vols de la capitale vers les autres provinces sont suspendus et vice-versa. L’état d'urgence a également été décrété et toutes les frontières de la RDC fermées sauf pour les transporteurs des denrées alimentaires et des produits de première nécessité.
Jonathan Kombi