RDC: Ce que dit le droit pénal par rapport au suicide 

ACTUALITE.CD

Plusieurs questions ont été adressées au Desk Justice de ACTUALITE.CD au sujet de ce que dit le droit pénal par rapport au suicide. A travers ce court billet, nous avons tenté de simplifier l’explication.

Le terme « suicide » mérite que l'on s'attarde sur l'étymologie. Il provient du latin « sui », qui renvoie à « soi », et « caedere » qui signifie « couper, tuer », ou « caedes » qui signifie « meurtre ». Ceci est troublant à plusieurs points de vue. Tout d’abord, il conviendrait donc de dire "suicider" et non pas "se suicider". Le terme "suicider" renvoie exactement à se tuer. Se suicider est une expression redondante et équivaut à "se se tuer", ce qui ne veut, à proprement parler, rien dire.

On appelle suicide tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat. Cette définition pose comme principe que le suicide est conscient.

Quelle place le droit accorde-t-il à cette mort volontaire ?

Le droit ne dit mot, ou presque de la mort volontaire. Cependant, il ne faut pas croire qu’il s’en désintéresse. On pourrait croire que comme le droit n’incrimine pas spécifiquement le suicide, chacun est libre de se tuer. Actuellement, aucune action judiciaire n’est engagée contre quelqu’un qui s’est donné la mort ou qui a tenté de le faire. Pourquoi ? Parce que punir un mort ne sert à rien. Certes, mais encore. Parce que le droit reconnaît qu’il est de la liberté de chacun de mettre un terme à sa vie quand le moment semble venu.

Le code pénal ne mentionne pas que le suicide est une infraction. Le principe en matière est bien connu : pas d’infraction sans la loi, pas de peine sans la loi. Par conséquent, puisque le code pénal n’a pas érigé le suicide en infraction, il ne peut donc être réprimé, comme nous l’avions relevé, quel est l’intérêt de condamner un mort si ce n’est que de faire souffrir moralement sa famille ?

Graces MUWAWA, DESK JUSTICE