Dans une déclaration dans les médias à Kananga ce vendredi, l'auditeur militaire supérieur de l'ex Kasaï Occidental a indiqué que pendant la phase des auditions pré juridictionnelles, la plupart des victimes de Nganza n'ont pas pu produire les photos ni quelconques documents de leurs proches prétendus morts. Ces propos n’ont pas enchanté le bureau des consultations gratuites (BCG) du barreau du Kasaï Central.
« Le bureau des consultations gratuites n'a pas cependant apprécié le jugement que l'auditeur militaire supérieur a fait dans les médias (...) sur les dépositions des victimes en ce qui concerne la pertinence ou non des éléments de preuve à ce stade de la procédure et aussi la poursuite de l'audition des victimes en date du 29 février 2020 sans assistance des avocats », indique le communiqué signé par le président du bureau des consultations gratuites, le bâtonnier Dominique Kambala.
Pour un avocat membre du BCG, l’auditeur militaire supérieur « ne peut pas juger la pertinence ou non, l'existence ou non à ce stade alors que l'enquête est secrète il en parle dans les médias. »
Tout en saluant le début de ces auditions qui constitue, aux yeux du BCG, un pas franchi dans la lutte contre l'impunité des crimes graves notamment ceux commis au Kasaï, le BCG exhorte la justice militaire à veiller à la régularité des procès-verbaux d'audition des victimes et à la mise en état des dossiers pour que l'instruction juridictionnelle n'en souffre pas.
D'autre part, le BCG déplore la non prise en charge par le PNUD qui appuie ce processus d'audition des victimes, des avocats qui ont apporté assistance judiciaire gratuite à 850 victimes pendant plus de 20 jours.
Sosthène Kambidi