RDC: An 1 du quinquennat, sortir de la torpeur (Par Lubaya Claudel-André)

André Claudel Lubaya

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Aujourd'hui, ACTUALITE.CD vous propose cette tribune du député Lubaya Claudel-André

Le 24 janvier 2020, date anniversaire du début du quinquennat du Président de la République, marque également l’heure d’un premier bilan de son action à la tête du pays sur fond de fiévreuses attentes de nos concitoyens. A cette occasion, nos regards se tournent vers BENI la martyre où je note avec soulagement une certaine accalmie depuis près d’un mois dans les tueries perpétrées contre nos compatriotes.

Pour cette raison, je salue les efforts déployés par nos Forces armées sous la conduite de leur Commandant Suprême tout en les encourageant à poursuivre l’œuvre de pacification et de rétablissement de l’autorité de l’Etat amorcée dans cette partie du territoire. Promesse phare de la campagne électorale, la paix à BENI demeure en effet un défi majeur de l’actuelle mandature.

Au cours de son dernier meeting à Londres, le Chef de l’Etat a évoqué l’éventualité d’une dissolution de l’Assemblée Nationale dans les conditions prévues par la Constitution. Hélas, cette évocation a fait naître une controverse inhérente au contexte de ce premier anniversaire, faisant ainsi émerger un débat de nature polémique, tout autant révélateur du rapport de forces au sein de nos institutions que symptomatique de leur fragilité. 

Toutefois, plutôt que d’attiser les vieilles rancœurs, il est de bon augure que dans un élan républicain, la retenue guide notre sagesse afin de préserver notre fragile stabilité institutionnelle et le modeste crédit dont jouit encore notre classe politique auprès de nos compatriotes.

Au seuil de la seconde année du quinquennat placée sous le signe de l’action, j’inviterais le Gouvernement à quitter l’état de torpeur qui le conduirait à l’immobilisme, en lui rappelant l’obligation des résultats à laquelle il est assigné. A cet effet, l’exécutif national se doit de rendre public un chronogramme d’objectifs à atteindre et d’actions à entreprendre en 2020. Celui-ci devra nécessairement intégrer les actions à mener, associées pour chacune d’elles à des répondants clairement identifiés, assorties des délais d’exécution avec en détails, un chiffrage de coûts partiels et globaux adossés aux résultats escomptés. Véritable dispositif de gouvernance, ce tableau de bord permettra aux citoyens d’avoir un suivi sur la mise en œuvre, jour après jour, des actions inscrites dans son programme de 2020 et pouvoir ainsi à terme, juger le Gouvernement à sa capacité de tenir les engagements pris. C’est à cela et à cela seulement que notre peuple nous attend pour le sortir de son angoisse qui n’a que trop duré.