En octobre 2017, Fleurette Mumi, société appartenant à Dan Gertler, avait prêté la somme de 128.000.000 € à la Gécamines. Selon la Gécamines, cet argent était destiné à ses propres projets de développement, mais selon les documents brandis par la société, la quasi-totalité a été versée au Trésor public au titre de paiement d’avances sur fiscalité. Le solde aurait été conservé au compte de la Gécamines pour le Fonds de roulement de l’entreprise en vue de la production et du fonctionnement.
Cette créance est arrivée à échéance en avril 2018 pendant que l’homme d’affaires et ses sociétés sont frappées par les sanctions américaines. Entretemps, un jugement du tribunal de commerce de Lubumbashi exige à la Gécamines de s’acquitter de cette somme auprès de Ventora qui se présente comme la nouvelle société qui remplace Fleurette Mumi.
L’affaire est toujours pendante au deuxième degré après l'appel interjeté par la Gécamines qui refuse de payer aussi longtemps que les sociétés appartenant à Dan Gertler seront sous sanctions américaines. Le dossier prend d’autres allures. Pour le Collectif le Congo n’est pas à vendre et l’Association Congolaise d’accès à la justice (ACAJ), soupçonne une vaste opération de blanchiment d’argent.
L’ACAJ demande même à la Gécamines de porter plainte contre Ventora pour tentative d'escroquerie étant donné que cette société de Dan Gertler n’a pas présenté des documents expliquant juridiquement comment elle se présente au nom de Fleurette.
A Kinshasa, la justice se saisit du dossier. Le directeur général et le secrétaire général de la Gécamines ont même été interdits de quitter Kinshasa, alors qu’ils voulaient se rendre à Lubumbashi le 17 décembre. Le directeur financier de la société a de son côté été auditionné deux jours plus tard au parquet général près la cour d’appel de Kinshasa. Le directeur général et le secrétaire général de la Gécamines, qui étaient à Kinshasa pour participer à une réunion avec le Fonds Monétaire International, sont toujours retenus dans la capitale.
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