RDC: les avances fiscales tuent les entreprises de l’Etat, c’était le cas avec la MIBA et maintenant avec la Gécamines (société civile)

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Le prêt de 128 millions d’euros que la Gécamines avait contracté auprès de Fleurette Mumi, société appartenant à Dan Gertler, continue à faire polémique. Une grande partie de l'argent encaissé en 2017 a été, d’après les documents brandis par la Gécamines, servie à payer des avances fiscales, alors que ce prêt était destiné aux projets de développement de l’entreprise.

Georges Bokundu, représentant de SARW (Observatoire des ressources naturelles en Afrique australe) en RDC, s’insurge contre ces pratiques qui sont courantes en RDC.

« Notre plus grande inquiétude, c’est qu’en tant que congolais on se dit que quand la Gécamines contracte un prêt, c’est pour servir aux projets de développement interne. Chaque fois, l’Etat, qui est propriétaire, fait recours à ces fonds. Cela nous dérange », a t-il déclaré.

Georges Bokundu comprend que l’Etat ait besoin d’argent pour son fonctionnement, mais il soutient que cette pratique d’avance fiscale tue les entreprises de l’Etat.

« Il est vrai que l’Etat a besoin d’argent pour diverses raisons, mais ce n’est pas une raison pour tuer l’entreprise. On a des problèmes avec des entreprises de l’Etat, la MIBA et d’autres entreprises. C’est un sérieux problème. On ne sait pas développer ces entreprises. Il faut que l’Etat s’organise pour que ces entreprises se développent », ajoute t-il.

Pour certains acteurs de la société civile comme George Kapiamba, président de l’association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), déjà l’arrivée de cet argent dans les caisses de la Gécamines est louche. Il soupçonne une vaste opération de blanchiment d’argent soutenant que la société minière congolaise n’était obligée d’accepter ce prêt de la société de Dan Gertler.

Pour rappel, Fleurette Mumi devenu Ventora, réclame le remboursement de ce prêt en dépit du fait que Dan Gertler et ses sociétés sont sous les sanctions des USA. Un jugement du tribunal de commerce de Lubumbashi exige à la Gécamines de s’acquitter de cette somme. L’affaire est toujours pendante au deuxième degré après l'appel interjeté par la Gécamines qui refuse de payer.