RDC : plainte contre les firmes américaines pour contribution à l'exploitation des enfants dans les carrières minières

Ph/actualite.cd

Un collectif d'avocats congolais résidant aux États-Unis d'Amérique a déposé, en début de cette semaine, à la Cour suprême des États-Unis une plainte contre les grandes sociétés américaines pour leur implication dans l'emploi et l'exploitation des enfants mineurs d'âge dans les carrières minières en République Démocratique du Congo (RDC).

Tesla, Apple, Google, Dell et Microsoft sont accusés de complicité de travail forcé d’enfants dans les mines de cobalt en RDC. Certains de ces enfants ont été tués et mutilés pour produire le cobalt utilisé pour fabriquer les batteries des téléphones.

 L’ONG International Rights Advocates (IRAdvocates) a déposé une plainte collective devant la justice fédérale américaine au nom de 14 familles congolaises qui demandent réparation à ces entreprises qui sont les plus riches de l’industrie de la tech aux États-Unis.

Dans leur plainte, les avocats accusent les géants de Silicon Valley d’être complices d’abus extrêmes en RDC où est extrait du cobalt mondial à 60%, souvent par des enfants. Ce minerai, les géants de la tech californienne l’importent pour fabriquer les batteries rechargeables au lithium, utilisées dans tous les téléphones, les ordinateurs et les voitures électriques.

Au moins 40.000 enfants travaillent dans les mines congolaises.

Maître Luc Fikiri Murefu, l'un des initiateurs de cette plainte, souligne que l’extraction en RDC de ce cobalt tue et mutile des enfants que l'on force à travailler dans des conditions effroyables pour un ou deux dollars par jour. Les cinq firmes les plus connues et les plus riches de la « tech industry » sont accusées d’avoir « encouragé le travail des enfants dans les mines de cobalt en RDC ».

Après des mois d’enquête, ce collectif d’avocats, de militants et de chercheurs diffuse des photos des enfants des 14 familles en question. Certains sont défigurés ou amputés, six d’entre eux ont été tués dans l’effondrement des tunnels dans des mines congolaises. « Cette cruauté doit cesser », écrit l’ONG dans son rapport, assurant que les firmes californiennes n’ont pas mis en place ce système mais qu’elles continuent d’en bénéficier par cupidité.

 40 000 enfants congolais travaillaient dans les mines de cobalt au Katanga, en 2014, selon l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance),.

Christine Tshibuyi