Les militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) sont dans les rues de Goma, ce vendredi 6 décembre 2019. Ils manifestent contre les tueries de Beni et exigent le départ de la Mission de l'Organisation des Nations-Unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO). Sous l'encadrement de la police, leur marche est partie du marché Majengo, au nord de Goma. Ils vont d'abord organiser un sit-in à la base de la MONUSCO où un mémorandum sera déposé. Ensuite, ils iront au bureau de la 34e région militaire pour témoigner leur soutien aux Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC) avant de chuter au gouvernorat de province où ils vont adresser un message au président de la République, à travers le gouverneur de province, demandant le limogeage des généraux affairistes ayant longtemps œuvré à Beni.
" Nous sommes en train de marcher à Goma et dans d'autres villes du pays parce que nous voulons nous solidariser avec les concitoyens de Beni qui sont en train de mourir, chaque jour, mais également parce que nous voulons continuer à réitérer le message des citoyens qui consiste à exiger le départ de la MONUSCO. Et, enfin, nous voulons exiger le limogeage de tous les généraux affairistes qui ont été plusieurs fois impliqués dans les violations des droits de l'homme au Congo", a dit Ghislain Muhiwa, un des militants de la LUCHA.
Vendredi dernier, une journée ville morte décrétée par la société civile dans le but de décrier les massacres des civils à Beni par les Forces démocratiques alliées (ADF) s'est transformée en une manifestation de colère à plusieurs endroits de la ville. Le cas de Majengo et Buhene, au nord de la ville, et à Katindo, à l'ouest, où des échauffourées avaient opposé la police aux manifestants.
Le parlement des jeunes du Nord-Kivu a, quand à lui, appelé à deux journées villes mortes, les lundi 2 et mardi 3 décembre derniers, pour exiger le retour de la paix à Beni et interdire la circulation des véhicules de la MONUSCO et tout engin avec la mention UN.
Le conseil provincial de la jeunesse a, quant à lui, décliné toute responsabilité des dégâts enregistrés suite à l'interdiction par le parlement provincial des jeunes de la circulation des véhicules de la MONUSCO.
Depuis fin octobre 2019, qui coïncide avec le lancement par les FARDC des opérations de grande envergure contre les ADF, plus de 100 civils ont déjà été tués par ces présumés rebelles ougandais.