RDC : les députés du Kasaï contre la spoliation des espaces publics et maisons de l'État à Tshikapa

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Les députés provinciaux, élus de la ville et du territoire de Tshikapa, s'insurgent contre le comportement de certaines personnalités provinciales qui s'arrogent le pouvoir de s'approprier des espaces et des maisons de l'État pour en faire des propriétés privées. Dans une correspondance adressée au vice-gouverneur du Kasaï, qui est en même temps président de la Commission Provinciale de Récupération de patrimoine spolié dans la province du Kasaï, ces élus provinciaux invitent les membres de cette commission à faire leur travail, conformément aux résolutions de l'Assemblée Provinciale. "Au cas contraire, l'Assemblée provinciale va mener des actions nécessaires pour récupérer toutes ces maisons spoliées par les individus", peut-on lire.  Le député provincial Joseph Kalombo, l'un des signataires de cette correspondance, alerte les autorités provinciales sur cette situation: "Depuis l'investiture du gouvernement provincial, beaucoup de services de l'État souffrent des locaux, mais sur place, il y a des individus, mal intentionnés, qui s'arrogent le droit de s'approprier le bien de l'État. j'ai signé cette pétition pour avertir la commission à faire son travail, sinon dans les heures qui suivent, l'organe délibérant va s'en charger", a-t-il  indiqué. La démarche des parlementaires provinciaux bénéficie du soutien du ministre provincial de l'Intérieur, Kawino Ndongo Deller.  "Je suis dans la même logique que mes anciens collègues, c'est inadmissible qu'un particulier ou une quelconque personnalité politique s'approprie des patrimoines de l'État pendant que plusieurs services de l'État continuent à souffrir, faute de bâtiments. Je vous rassure qu'on ira jusqu'au bout, cette fois-ci", souligne t-il. A Tshikapa,  les institutions provinciales sont logées dans des maisons des particuliers, prises en location. Une cinquantaine de maisons de l'ex-société belge d'exploitation des diamants, Forminière, reprise par l'Etat à son temps, ont toutes été vendues aux particuliers sous Mobutu Sese Seko et Laurent-Désiré Kabila.  

Sosthène Kambidi