Dans son dernier rapport publié le 3 août, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) alerte sur la situation de la population du territoire de Masisi (Nord-Kivu). Alors que la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade, l’agence remarque que la taille de la communauté humanitaire dans la zone s’est réduite drastiquement.
« Si en mars 2017, le nombre d’acteurs humanitaires dans le Territoire de Masisi s’élevait à 73, deux ans après, celui-ci est passé à 28 ; soit une réduction de 62%. La réduction des ressources financières et la multiplication des crises sévissant dans d’autres provinces sont les principales raisons de cette forte baisse. Une telle baisse a un impact direct sur la vulnérabilité de la population », explique OCHA.
Pourtant, plus de 200 000 déplacés ont été répertoriés dans la zone à cause de l’insécurité fin mai.
« Les personnes déplacées expriment des besoins en vivres, en articles ménagers essentiels et abris, en eau hygiène assainissement, en protection, éducation, ainsi qu’en accès aux soins de santé de base. Par ailleurs, le retour des groupes armés dans la zone risque de freiner davantage les mouvements retours des familles qui commençaient à regagner leurs foyers, leurs champs et d’autres services de base », souligne OCHA.
La situation sécuritaire impose des contraintes à l’accès humanitaire, surtout concernant la possibilité pour les bénéficiaires d’accéder facilement à l’assistance.
« Par rapport à la même période (janvier - juin 2018), il y a eu une augmentation drastique de 70 pourcent d’incidents de sécurité dans le territoire de Masisi. Par conséquent, l’espace humanitaire est limité et les besoins dans les zones de déplacement ne cessent d’augmenter », explique l’agence onusienne.
Et les perspectives s’annoncent sombres.
« Les populations déplacées et les retournés n’ont pas aussi de potentiels requis pour améliorer leur résilience sans compter sur l’aide humanitaire. Avec la présence des groupes armés, le risque est que l’espace humanitaire se réduise davantage en raison de nouveaux affrontements et des exactions commises .La criminalité a aussi un impact sur l’accès humanitaire ».
OCHA regrette également que, la plupart des 11 projets dans le domaine de la protection s’occupent souvent des activités de monitoring plutôt que de la mise en place des activités qui proposent à la population locale des mesures efficaces pour leur permettre d’avoir accès à l’assistance humanitaire.