Ituri : Les 16 présumés auteurs des tueries de Djugu arrêtés par la police vont être jugés

Photo ACTUALITE.CD.

La police a présenté ce samedi 3 août 2019 à Bunia, 16 présumés auteurs des tueries dans le territoire de Djugu. Ils seront déférés devant le tribunal militaire.

D'après le porte-parole de la police en Ituri, le Major Abeli Mwangu, ces assaillants ont été capturés dans une opération menée en date du 28 juillet dernier à Kpandroma.

Ils seront jugés pour « participation au mouvement insurrectionnel, détention illégale d'armes et munitions de guerre, rébellion, meurtres, assassinats, pillages, incendies des maisons. », a dit le Major Abeli Mwangu lors d’un point de presse.

La police avait déjà transféré au parquet les dossiers d’une dizaine de jeunes gens interpellés le mercredi 17 juillet dernier alors qu’ils défilaient avec la tête d’une fille décapitée par des hommes armés à Mwanga, localité située 10 km à l’est de la ville de Bunia.

La police affirme avoir perdu 11 agents depuis avril dernier dans les violences armées dans les territoires de Djugu et d’Irumu.

Les violences armées ont resurgi, en avril dernier, dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo, en territoire de Mahagi. 

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé, pour sa part, l’existence d’une secte mystico-religieux dénommée CODECO, qui encourage les violences ayant déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé dimanche avoir démantelé ce groupe armé après les offensives menées, depuis le 27 juin, pour la conquête du bastion des miliciens, situé dans la forêt de Wago, dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils avaient été tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes, arrivés à Bunia, étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences, depuis début juin, dans les territoires de Djugu et Mahagi.

Franck Asante