Election des gouverneurs : cacophonie au sein du FCC en Ituri

Siège de l'assemblée provinciale de l'Ituri/Ph. ACTUALITE.CD

En attendant l’élection des gouverneurs des provinces prévue le 26 mars prochain, les tractations sont en cours au sein des partis politiques pour faire élire leurs candidats. En Ituri (nord-est), une cacophonie s’observe au sein du Front commun pour le Congo (FCC), pourtant majoritaire à l’assemblée provinciale. Certains députés membres de ce regroupement politique ne souhaitent pas être influencés par Kinshasa pour choisir le candidat gouverneur.

Dans un entretien jeudi à ACTUALITE.CD, Jean Bosco Asamba (FCC), député provincial de l’Ituri, a dénoncé les injonctions de Kinshasa qui dicte le choix à opérer lors de vote.

« Nous recevons des appels téléphoniques chaque jour en provenance de Kinshasa pour nous imposer le choix d'un certain candidat gouverneur en Ituri, mais nous allons élire un bon gouverneur qui répond au profil. Nous n'allons pas faire le choix de Kinshasa mais plutôt de la population iturienne. Ce n’est pas Kinshasa qui nous avait confié ce mandat, c'est la population. Nous y travaillons avec d'autres collègues, la population doit nous faire confiance », a-t-il expliqué.

Jean Bamanisa Saïdi, ancien gouverneur de l’ex-Province Orientale, Jean Bosco Lalo, coordonnateur de la société civile de l’Ituri, Sammy Adubango du FCC, présenté comme le meilleur élu de l’Ituri, et Bungishabaku Kato, professeur d’universités et coordonnateur de la coalition Lamuka, sont des candidats à l’élection du gouverneur dans cette province riche en or.

Le député national Médard Autsai Asenga (PPRD) avait appelé les députés provinciaux du FCC à faire la volonté de leur famille politique afin de préserver leurs mandats.

« Ces députés sont appelés à voter le candidat du FCC. S’ils ne font pas la volonté de leur famille politique, ils seront d'office invalidés, là c'est clair », avait-il averti.

Ce propos avait suscité des réactions au sein de la classe politique en Ituri.

« Pourquoi on doit continuer à pousser nos élus comme des enfants pour avaler le diktat de Kinshasa ? C'est un péché. Nous ne voulons pas que l'Ituri soit une vache-laitière des gros hommes à Kinshasa. Que les "kulunas" en cravate ne puissent pas matérialiser les intérêts de diriger l'Ituri », a réagi le sénateur Araly Ruhigwa.

Sur les 48 députés que compte l’assemblée provinciale de l’Ituri, le FCC en revendique 35.

Franck Asante, depuis Bunia