Dans les territoires de Beni et Lubero (Nord-Kivu), plusieurs déplacés de guerre risquent de ne pas exercer leur droit de vote le 30 décembre prochain, jour des élections, tel que reporté par la CENI (Commission électorale nationale indépendante). L'alerte est du député provincial Simon Kazungu qui a adressé une correspondance à la CENI afin de solliciter une mesure pour permettre aux déplacés de voter dans les circonscriptions où ils se trouvent.
M. Kazungu, élu de Butembo, explique que de nombreuses personnes se sont déplacées notamment à Beni, Oicha, Butembo et Lubero fuyant les atrocités des forces négatives ADF, FDLR et les milices Maï-Maï.
"Comme vous le savez bien, la partie nord de la province du Nord-Kivu (Beni et Lubero) subit un activisme criminel des groupes armés dont celui des présumés ADF, des milices Maï-Maï et des FDLR qui massacrent et prennent des otages parmi les populations civiles. Ces dernières sont obligées de se déplacer vers les agglomérations plus ou moins sécurisées. Cette situation complique les opérations électorales en cours aussi bien pour les compétiteurs que pour les agents de la Ceni. Les personnes déplacées étant, en théorie, exclues du processus, je sollicite auprès de votre compétence une mesure permettant à ces sinistrés d'exercer leur droit civique en participant au vote dans les circonscriptions où ils vivent actuellement, notamment à Butembo, Beni, Oicha, Lubero”, dit Simon Kazungu dans sa correspondance du 15 décembre dernier au président de la CENI, Corneille Nangaa.
"Le plaidoyer n'est pas seulement pour le vote des députés. Ces personnes ont aussi le droit de voter un président de la République", précise-t-il à ACTUALITE.CD.
La CENI n'a toujours pas encore répondu au député. Les élections étant reportées au 30 décembre, il reste donc une semaine à la centrale électorale de décider mais aussi de déployer les matériels restants sur l'ensemble du pays pour espérer voter.
Patrick Maki