La campagne électorale a été officiellement lancée le jeudi 22 novembre par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Deux jours après, les affiches et autres calicots ne sont pas encore visibles dans une grande partie de la ville de Kinshasa malgré le nombre élevé des candidats aux élections présidentielle, législatives nationales et provinciales. Du côté des imprimeries, la présence des clients reste encore timide.
Pour Alphine Mujinga, rencontrée par JDC-ACTUALITE.CD dans une imprimerie, dans la commune de Kinshasa, l’espoir a commencé à naître avec le premier lot de Tee-Shirts commandé par un candidat député.
« Nous avons déjà enregistré les commandes de polos, des képis, des banderoles. Là, nous travaillons les deux mille polos d’un candidat député. Ça s’annonce déjà bien et je suis convaincue que d’autres viendront dans les prochains jours », a-t-elle affirmé.
Dans la commune de Limete, dans la première imprimerie visitée, 12 personnes étaient sur les bancs en attente d’être reçus pendant qu’à la caisse, d’autres clients payaient pour des commandes effectuées.
« Il y a un mois, je ne croyais même pas à la tenue des élections. Nos clients étaient très rares et il fallait appeler et rappeler à tout moment. Il n’y avait pas de marchés jusqu’avant le lancement de la campagne par la CENI. Mais, aujourd’hui, au troisième jour seulement, je gère les commandes avec une moyenne d’une vingtaine par jour. Je suis très sûre maintenant qu’il y aura élections cette année », a indiqué la caissière.
Chez Anderson Mbuyaba, responsable d’une imprimerie, les clients sont rares. Il se dit inquiet de cette situation.
« L’ambiance est trop calme jusque-là. Nous ne savons pas exactement ce qui se passe. Peut-être les candidats n’ont pas de financement pour battre campagne. Nous espérons avoir des visites de commande très bientôt », a-t-il dit.
Pour sa part, Félicienne Alonga, responsable marketing dans une imprimerie à Kasa-Vubu, justifie cette timidité par le manque de financement propre des candidats.
« La plupart des députés qui viennent ici font des commandes avec leurs propres moyens financiers. Ils disent attendre l’apport de leurs partis politiques pour augmenter le nombre des commandes. De notre côté, nous avons encore de l’espoir qu’ils seront là au plus tard au début de la semaine prochaine », a-t-elle rassuré.
A Limete, une autre imprimerie, parmi les mieux équipées, parle du manque de financement.
« Les candidats ne viennent pas par manque de financement. J’en ai reçu quelques-uns, mais ce n’est pas le nombre que nous avons l’habitude d’enregistrer à des pareils moments. Ça devait déjà être chaud, mais nous savons que les dernières semaines seront plus agitées », confie le responsable des commandes qui a requis l’anonymat.
Les tarifs dans les imprimeries sont plutôt variés. Certains proposent un paquet complet « Campagne Électorale » à 15 000, 58 000 ou encore 124, 000 USD pour le montant le plus élevé.
Thérèse Ntumba, Prisca Lokale, Hervé Kabwatila