Raïssa Malou, cheffe de l’unité technique du Projet d’éducation pour la qualité et la pertinence des enseignements aux niveaux secondaire et universitaire (PEQPESU), a accordé une interview à ACTUALITE.CD au sujet de la réforme en cours sur l’éducation de base. Elle a précisé que cette réforme a été recommandée par la loi-cadre de 2014 qui, dans ses articles 9.23 aligne « l’éducation de base pour tous » parmi les options fondamentales de l’enseignement national.
<strong>Pourquoi cette réforme ? </strong>
"Parce que nous tenons beaucoup à l'amélioration de la qualité de l'enseignement des sciences et des mathématiques. C'est une réforme officielle améliorer l'éducation de base. C’est surtout pour qu’on mette l'accent sur l'enseignement des sciences et des mathématiques. Il est important que nos jeunes acquièrent des compétences techniques et scientifiques. C'est grâce à elles que l'on peut développer la RDC.
<strong>Qu'est-ce qui change entretemps ? </strong>
Il n'y a rien qui changera. En septembre 2018, il y a toujours la première année secondaire. La preuve est qu'ils ont passé l'ENAFEP. Mais l'avantage qu'ils auront, c’est de se familiariser avec ce nouveau programme d'apprentissage. Nous préparons le terrain en disant que cette première secondaire correspond à la septième année d'éducation de base qui est en train d'être installée.
<strong>Dans ce cas, la septième et la huitième année seront effectives quand ?</strong>
On est d'abord en train de travailler d'abord avec le domaine d'apprentissage des sciences. Au sein du ministère, on est déjà en train de former les experts sur cela.
<strong>L'année prochaine sera donc une année transitoire ?</strong>
Effectivement, ce sera bel et bien une année transitoire.
<strong>Pourquoi seulement maintenant cette réforme ?</strong>
Cela va faire maintenant deux ans et demi que nous travaillons pour la modernisation du travail et l'apprentissage des sciences. Il faut nous donner du temps pour bien faire les choses. Si nous le faisons vite, vous serez le premier à nous attaquer.
<strong>Mais il y a également des contraintes législatives</strong>
C'est le ministère qui travaille dessus de manière à spécifier, arranger les choses. C'est sûr qu’il y a cette contrainte-là. Mais dans tous les cas, même si la loi avait été parfaite, cela aurait pris du temps pour installer cette réforme. Si l'objectif est de doter les élèves de plus de compétences, les compétences ce sont les professeurs qui enseignent.
<strong>Quid de la formation des enseignants et de l'amélioration de la condition sociale de ces derniers ? </strong>
Alors, je ne peux parler que de la formation des enseignants. C'est justement ce qui est en train d'être fait. En juillet et août, nous allons d'abord commencer par les responsables provinciaux, former les formateurs, etc. Et puis nous allons passer au niveau des enseignants. Nous allons aussi utiliser la formation à distance. Je reviens du Katanga et je peux me rendre compte que nous pouvons faire en sorte que les unités pédagogiques et les réseaux de proximité fonctionnent. On est en train de mettre en place un dispositif avec des options variées pour que l'on puisse atteindre tous les enseignants. Je vous rappelle qu'une réforme dans le domaine de l'éducation n'est pas chose facile. On ne s'attend pas à voir les résultats demain parce qu'on a commencé aujourd'hui. Mais plutôt à long terme et je suis convaincue que si nous nous y mettons, nous aurons des résultats positifs.
<strong>Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala</strong>