<span style="font-weight: 400;">Trois détenus sont morts de faim en début de cette semaine dans la prison de Rutshuru, à 75 kilomètres au Nord de Goma (Nord-Kivu). La prison de Rutshuru qui a une capacité de 300 places compte aujourd’hui au moins 270 pensionnaires et connaît de sérieuses difficultés d’approvisionnement en vivres.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">“Il y a trois prisonniers qui sont morts. Ce qu’il faut noter est qu’ils étaient d’abord malades. La carence des vivres, c’est dans toutes les prisons. Quand il y a rupture de stock, on essaie de faire un effort avec l’autorité provinciale pour suppléer. Il faut reconnaître qu’à Rutshuru le taux de criminalité est très élevé. On a aujourd’hui autour de 270 détenus et les nourrir n’est pas facile. Le nombre des prisonniers de Rutshuru, c’est presque les prisonniers de certains chefs lieux des provinces mais un travail est quand même fait. Il faut reconnaître que la province essaie de soutenir, mais c’est insuffisant par rapport à l’effectif des détenus que nous avons”</span></i><span style="font-weight: 400;">, a dit à ACTUALITE.CD Justin Mukanya, administrateur du territoire de Rutshuru</span>
<span style="font-weight: 400;">Un mystère plane au sujet du ravitaillement de la prison aux dires de Justin Mukanya qui dit ne rien connaître de la gestion des ravitaillements. </span><i><span style="font-weight: 400;">“Les moyens pour le ravitaillement de la prison en nourriture arrive entre les mains de la chef de division qui est à Goma”, </span></i><span style="font-weight: 400;">dit-il, “</span><i><span style="font-weight: 400;"> Nous ne connaissons même pas combien elle reçoit pour le compte de la prison de Rutshuru, elle envoie parfois 3 sacs de haricot et 3 sacs de maïs mais quant à vous dire combien elle reçoit de Kinshasa c’est un mystère”</span></i>
<span style="font-weight: 400;">La prison de Rutshuru possède une concession d’environ 1000 hectares à Nyiongera, environ 6 kilomètres de la cité de Kiwanja sur l’axe routier Kiwanja-Ishasha. Ce champ nourrit les détenus des prisons du Nord-Kivu. Cependant, la saison culturale a connu un échec l’année dernière dans le territoire de Rutshuru. Et selon l’administrateur du territoire, cette situation est à la base de la pénurie des vivres.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">“Localement nous avons une concession pénitentiaire. C’est toute une grande plantation qui appartient à la prison centrale de Rutshuru gérée par le ministère de la justice. Mais cette concession est donnée aux particuliers qui y cultivent et à la récolte chacun donne une contribution en fonction de l’étendue reçue. On collecte ces vivres et cela essaye d’aider la prison pendant un temps. Il y a même une partie qui est destinée à la prison de Goma. Nous avons connu un problème cette saison. La saison culturale passée a été un échec total dans le territoire de Rutshuru, ce qui fait qu’on manque des vivres dans la prison. Nous comptons plus sur des saisons culturales. Si une saison culturale se solde par un échec, nous sommes coincés, nous avons des difficultés à prendre en charge les détenus”</span></i><span style="font-weight: 400;">, a ajouté Justin Mukanya.</span>
<span style="font-weight: 400;">A Rutshuru, la plus grande prison souterraine construite par les belges fut détruite en 1997 lors de la guerre de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL). Elle recevait à l’époque entre autres, des détenus (prisonniers dangereux Ndlr) des différentes régions du pays.</span>
<b>Patrick Maki, depuis Goma</b>