Un mois après le déclenchement de la grève par le corps professoral de l’Université de Kinshasa (Unikin), les professeurs de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) ont également emboîté le pas de leurs homologues de l’Unikin. Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, le jeudi 07 septembre 2017, le président de l’Association des Professeurs de l’IFASIC (API), Bernard Munsoko, explique les raisons de cette grève.
<strong>Vous avez déclenché la grève depuis le mercredi 6 septembre à l’IFASIC, quelles sont vos revendications ?</strong>
Nos revendications sont de trois ordres. Premièrement, nous revendiquons l’application de la loi cadre qui exige que les recteurs, les directeurs généraux et les doyens des facultés soient élus par leurs pairs (professeurs), et jusqu’à présent le ministre n’a toujours pas signé les arrêtés d’exécution. Voilà, pourquoi, nous sommes en grève et c’est l’une des premières raisons. La deuxième raison concerne tout le monde, c’est le réajustement de salaire, les députés et sénateurs ont voté la loi budgétaire 2017. Cette loi demande à ce que nos salaires soient réajustés au taux de 1450 Fc. Le gouvernement prétend qu’il n’a pas d’argent. Nous, ce n’est pas notre problème. C’est une loi et cette loi va cesser de produire ses effets au 31 décembre 2017. Avons-nous, oui ou non, droit de bénéficier de cela ? Et voilà pourquoi nous sommes en grève. La troisième raison ne concerne que les professeurs, ceux qui ont reçu des véhicules. Parce que l’argent que le gouvernement avait perçu, c’était beaucoup. Il y avait environ 3000 dollars de plus, il faut que le gouvernement rembourse à ceux qui avaient payé cet argent, c’est-à-dire les professeurs qui ont reçu des véhicules. Jusqu’aujourd’hui, on n’a toujours pas remboursé cet argent. Pourtant le gouvernement reconnaît effectivement qu’il y a eu un perçu de trop. Voilà la troisième raison de notre grève.
<strong>Pourquoi avez-vous commencé la grève seulement dans cette période ?</strong>
Mais parce qu’il y a surtout la violation de la loi budgétaire. ça c’est comme si on violait la constitution à partir de cette loi. Voilà pourquoi nous avons pensé que le moment est opportun pour faire comprendre au gouvernement qu’une loi est opposable à tous. Personne ne peut être au-dessus de la loi ou ignorer une loi.
<strong>Les étudiants ne seront-ils pas pénalisés par la grève ?</strong>
Est-ce que les étudiants sont pour la violation de la loi ? Ils doivent comprendre que ce que nous revendiquons, c’est l’intérêt de tous. Parce que s’il arrive à ce qu’ils terminent leurs études et qu’ils constatent que les gouvernements qui se succèdent ne font que violer les lois, dans quel pays seront-ils ? Ils doivent savoir qu’une loi, c’est une loi et elle doit être respectée par tout le monde.
<strong>Vous avez parlé de service minimum qui sera exactement fait pendant ce temps-là...</strong>
Il y a un service minimum, par exemple, pour le service des inscriptions. Le service qui travaille pour la caisse, parce que si le gouvernement répond favorablement à nos revendications, dans quelques jours, nous levons la grève et les étudiants doivent se préparer. Il ne faudra pas qu’ils attendent le moment où on lèvera la grève pour qu’ils fassent leurs TFC et Mémoire.
<strong>Roberto Tshahe</strong>