Médecins Sans Frontières (MSF) exprime son inquiétude face à la détérioration des conditions de vie des personnes déplacées autour de Kalemie, province du Tanganyika (Sud-Est) de la RDC. Dans un communiqué publié ce mercredi 17 août 2017, MSF souligne que de nombreuses violences interethniques depuis une année à Kalemie ainsi que la résurgence d’anciens conflits et altercations continuent de provoquer les déplacements massifs des populations dans la région.
<i>“Depuis plus d’un mois, les risques sanitaires se sont gravement accrus à Kalemie suite à l’arrivée des familles ayant fui les combats vers la ville. Plus d’un demi-million de personnes sont déplacées dans la province du Tanganyika, dont environ la moitié au sein du territoire de Kalemie. Une partie de ceux qui vivaient dans des campements informels de la périphérie ont fui l’insécurité de ces lieux pour se réfugier au centre-ville. Les familles qui n’ont pas de proches pouvant les héberger vivent temporairement dans et autour des écoles de Filtistaf, Moni, Hodary et Lubuye, dans des conditions sanitaires inacceptables, à même le sol, sous des moustiquaires” </i>, dit l’Ong.
L’organisation précise également que des personnes déplacées ont survécu aux multiples attaques et manquent de tout. MSF rapporte que les déplacés dans et autour de Kalemie nécessite de l’eau afin d’éviter les maladies d’origine hydrique.
<i>“Pour que les populations déplacées à Kalemie reçoivent 20 litres d’eau par jour et par personne, ce qui est la norme sanitaire qui permettrait de prévenir la propagation d’épidémies, il faudrait distribuer 4 millions de litres d’eau par jour. C’est un peu moins que ce que nous avons pu distribuer en un mois. Même en additionnant les quantités distribuées par les autres organisations, l’accès à l’eau reste largement insuffisant. Les quantités disponibles sont en deçà des seuils d’urgence lors des premiers jours d’une crise”.</i>
Depuis plusieurs mois, des combats opposent bantous et pygmées dans la région de Tanganyika. Les camps des déplacés ont même été victimes d’incendie à deux reprises par des personnes près de Kalemie. <i> </i>
<b>Christine Tshibuyi</b>