Mbikayi au Rassemblement : « la question de la Primature doit se négocier avec le chef de l'Etat, mais pas par imposition»

Ministre de l’enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikayi a accordé une interview à ATUALITE.CD après la non-signature de l’arrangement particulier qui devait clôturer les discussion directes le samedi 28 janvier 2017 avant le départ des évêques pour la Norvège.

<strong>Peut-on parler de l’échec après la non-signature de l’arrangement particulier ?</strong>

Il n’y a pas d’échec. C’est plutôt un succès parce que nous nous sommes mis d’accord sur différents points qui nous divisaient mais il reste juste des petits réglages. C’est juste que les gens sont un peu fatigués vu qu’ils ont beaucoup travaillé. Et nous profitons donc de l’absence des évêques pour faire un petit break et je suis certain, au retour des évêques nous allons pouvoir signer l’arrangement particulier.

<strong>Entre temps, le temps passe vite alors que les élections doivent avoir lieu en décembre 2017…</strong>

Nous avions dit à l’Union Africaine que les élections seraient en 2018 mais des puissances étrangères ont exigé à ce que les élections se tiennent en 2017. Mais comme nous savons que c’est le Rassemblement qui va prendre la Primature, nous lui souhaitons bonne chance pour que les élections s’organisent en 2017.

<strong>Le Rassemblement doit proposer un seul candidat Premier ministre ou plusieurs comme la MP exige ?</strong>

Dans l’accord il n’y est pas dit que le Rassemblement doit présenter un seul nom. On a dit que le gouvernement est dirigé par un Premier ministre qui a été présenté par le Rassemblement. Si le Rassemblement présente 5 ou 10 noms et que le chef de l’Etat nomme l’une de ces propositions, ce sera toujours un Premier ministre qui a été présenté par le Rassemblement. C’est une question à régler avec le président de la République et non par imposition. N’oubliez pas que le chef de l’Etat reste toujours le chef de l’Etat. Alors ce sera un peu humiliant de lui imposer un Premier ministre.

<strong>Quelle est alors l’issue en ce qui concerne les divergences qui persistent encore ?</strong>

Nous allons finir par nous entendre. Le problème des ministères a été vite résolu. Il est vrai que chacun cherche à tirer le drap de son côté. Mais quand nous allons discuter sur la question, on va s’entendre. Nous avons par exemple exigé que chaque composante sache quels sont les ministères qu’elle va occuper. Et c’est déjà acté dans l’arrangement particulier, ce qui est une bonne chose. Donc je crois que d’autres aspects seront aussi harmonisés.

<strong>Quid du rôle de la CENCO pendant la période électorale ?</strong>

La CENCO c’est une structure qui a beaucoup de crédibilité. Il ne faut pas qu’elle devienne actrice, elle doit rester au-dessus de la mêlée. Elle doit rester en dehors pour permettre à tout le monde de la reconsulter en cas de problème. Mais si nous faisons d’elle une actrice dans l’affaire quand ça va éclabousser, la CENCO perdra sa crédibilité.

<strong>Quand est-ce que l’accord sera d’application ?</strong>

Le chronogramme a été adopté à 80% déjà. Il reste à savoir à quel moment le Premier ministre sortant va démissionner. Cela est aussi lié au problème de désignation du nouveau Premier ministre. Si nous sommes réalistes, la mise en application de l’accord sera plus rapide.

<strong>Quel est l'intérêt de la population dans tout ça ?</strong>

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L'intérêt de la population est là dans la mesure où on cherche à s’entendre. Et quand on s’entend, on fait la paix et quand on fait la paix, le peuple se retrouve.

<strong>Qu’est-ce qui arriverait en cas d’échec de la mise en œuvre de cet accord ?</strong>

C’est clair qu’il y aura un consensus parce que les divergences qui restent ne sont pas compliquées. Et nous espérons que le chef de l’Etat va tout débloquer. Souvenez-vous qu’il a toujours débloqué. Par exemple quand on avait dit que c’est fini, la CENCO a échoué, il avait plutôt encouragé les évêques en leur disant de continuer.

<strong>Donc la clé de dénouement c’est Kabila ?</strong>

Non mais c’est lui l’autorité suprême. Alors il faut que la compréhension soit de part et d’autre. Parce qu’il y a des composantes qui ont tendance à se montrer trop intransigeantes. Et ce n’est pas ça la démocratie.

Interview réalisée par Stanys Bujakera T.

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