Moussa Faki Mahamat , ministre tchadien des Affaires étrangères a été élu, lundi 30 Javier 2017 président de la commission de l’Union africaine (UA), en remplacement de la sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.
Le diplomate tchadien a écrasé au dernier tour la candidate du Kenya Amina Mohamed pour ce poste de chef de cet organe stratégique de l’UA.
« Le fait que l’UA ne soit pas parvenue à élire un successeur à Nkosazana Dlamini-Zuma, en juillet à Kigali, montre bien qu’elle est à la recherche de personnalités. Je suis, depuis 2008, à la tête de la diplomatie tchadienne, j’ai aussi été Premier Ministre [de 2003 à 2005]. Je peux dire, en toute modestie, que j’ai été associé à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un certain nombre de décisions à l’échelle continentale, tant dans le domaine de la sécurité que dans celui du développement, » avait-il dit dans une interview accordée à Jeune Afrique.
Cette commission dirigée depuis près de cinq ans par Nkosazana Dlamini-Zuma s'est maint fois impliquée dans la recherche de solution à l'actuelle crise politique congolaise.
La Commission de l'UA avait nommé l'ex premier ministre togolais Edem Kodjo comme facilitateur du Dialogue politique congolais.
Sur les crises électorales en Afrique, Moussa Faki Mahamat n’a pas de recette magique et souhaite une réflexion plus globale sur le sujet.
« La démocratie pluraliste connaît ses limites en Afrique. Les élections conduisent très souvent à des conflits, et il nous faut avoir une réflexion globale sur le sujet. Certes, l’Afrique a adhéré aux valeurs communes du multipartisme et doit pouvoir continuer à choisir ses dirigeants démocratiquement. Mais on constate trop souvent la remise en question des résultats. Il faut que les acteurs politiques respectent davantage le verdict des urnes et l’ordre constitutionnel. Chaque pays a ses règles. Il faut les respecter, » a poursuivi au cours de la même interview.
Reste à savoir comment ce membre du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) du président Idriss Déby Itno va aborder la crise congolaise là où Nkosazana Dlamini-Zuma s’était pas montrée très tranchante.