L’économie de la République démocratique du Congo est restée résiliente malgré la persistance du conflit armé, marqué par la poursuite des combats entre la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda, et les forces gouvernementales. C’est ce qu’a affirmé le Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué consacré à la validation de la deuxième revue au titre de la Facilité élargie de crédit et de la première revue au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité concernant la République démocratique du Congo.
Toutefois, l’institution financière internationale précise que la persistance du conflit armé dans l’Est du pays continue d’exercer une pression importante sur les finances publiques. À cette occasion, le FMI a invité le gouvernement de la RDC à engager des réformes ciblées en matière de gestion des finances publiques.
"La persistance de dépenses de sécurité élevées et d'autres chocs ont pesé sur l'exécution budgétaire et les perspectives. Ces dépenses devraient rester élevées à court terme, ce qui exige une discipline budgétaire soutenue et une transition progressive vers un cadre budgétaire fondé sur les ressources. Des réformes ciblées de la gestion des finances publiques notamment l'application de contrôles stricts sur la chaîne des dépenses contribueront à freiner la procyclicité des dépenses, à dégager des marges de manœuvre pour l'investissement et les dépenses sociales, à renforcer la résilience face aux chocs et à consolider la crédibilité budgétaire. Garantir des dépenses sociales adéquates, compte tenu de la crise humanitaire, est essentiel", a déclaré vendredi 19 décembre 2025 M. Okamura, directeur général adjoint et président par intérim.
Outre la situation sécuritaire, le FMI révèle que les réductions prolongées de l'aide publique au développement et la volatilité des prix des matières premières peuvent également impacter l'activité économique en RDC
"L’activité économique en République démocratique du Congo (RDC) demeure résiliente, soutenue par la bonne performance du secteur minier, et les pressions inflationnistes se sont modérées. Malgré ces perspectives positives, des risques persistent, notamment liés aux défis sécuritaires et humanitaires, à des réductions plus importantes et plus prolongées de l’aide publique au développement et à une nouvelle volatilité des prix des matières premières. Les résultats des programmes sont satisfaisants et les autorités restent attachées à leur programme de réformes".
Face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays et à la chute de la ville de Goma entre les mains de la rébellion AFC/M23 soutenue par le Rwanda, le Président Félix Tshisekedi avait ordonné, lors du Conseil des ministres du 31 janvier 2025, la réduction stricte des dépenses publiques afin de soutenir l’effort de guerre. Cette décision faisait suite à son adresse à la Nation, au moment où la capitale provinciale du Nord-Kivu était sous occupation rebelle.
Dans cette optique, le gouvernement a adopté plusieurs mesures, dont l’augmentation des soldes et primes des militaires et policiers, ainsi que l’amélioration de leur sécurité sociale et de celle de leurs familles. Ces dispositions, annoncées par la Première ministre Judith Suminwa lors de son passage à Kikwit, sont effectives depuis mars 2025.
Malgré les appels de la communauté internationale et les sanctions imposées récemment à Kigali, la rébellion AFC/M23, soutenue par le Rwanda, poursuit son expansion dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, accentuant les défis sécuritaires et budgétaires auxquels fait face la RDC.
Clément MUAMBA