Plusieurs procédures judiciaires impliquant des officiers supérieurs ainsi que des militaires et policiers sont en cours ou ont récemment abouti devant les juridictions militaires congolaises, à Kinshasa et dans l’est du pays.
À Kinshasa, la Haute Cour militaire a ouvert le procès du lieutenant-général Philémon Yav Irung, ancien commandant de la troisième zone de défense des FARDC et coordonnateur des opérations militaires au Nord-Kivu. Arrêté le 19 septembre 2022, il est détenu à la prison centrale de Makala.
Le général Yav Irung est poursuivi dans deux dossiers. Dans le premier, il est seul mis en cause pour trahison et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline. Dans le second, il comparaît avec Shauri Chibogo Issa, pour trahison et participation à un mouvement insurrectionnel.
Selon la décision de renvoi, il lui est reproché d’avoir transmis à l’ancien gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami Nkuba (décédé), un message attribué à Sekoko Séraphin, présenté comme le secrétaire particulier du général rwandais James Kabarebe, accusé par Kinshasa de soutenir l’AFC/M23. Un autre message aurait été transmis en mars 2022 au général de brigade Mwehu Lumbu Évariste, lors d’une rencontre à Goma.
Le ministère public qualifie ces faits d’actes d’agression contre la République, au sens du Code pénal militaire.
Lors de la première audience, la Cour a procédé à l’identification du prévenu et reçu une demande de mise en liberté provisoire. La reprise de l’audience est fixée au 6 janvier 2026.
Dans l’est du pays, à Kalemie, 121 militaires et policiers comparaissent depuis le 19 décembre pour abandon de poste et désobéissance aux consignes en situation de combat, après la prise d’Uvira par l’AFC/M23 début décembre. Selon l’accusation, 66 militaires et 55 policiers ont quitté leurs positions et fui la ville. La majorité a été interpellée à Kalemie, à plus de 360 kilomètres d’Uvira. Les audiences se tiennent au camp Marin. La défense conteste les charges. L’examen du fond est prévu le 22 décembre.
À Kinshasa encore, la Haute Cour militaire a ouvert, le 17 décembre 2025, le procès du général de brigade Kasikila Mwendapeke Jean-Marie et de trois autres officiers, poursuivis pour lâcheté et démobilisation des militaires. Seul le général Kasikila était présent à l’audience.
Enfin, le 28 novembre 2025, la Haute Cour militaire a acquitté le général de brigade Kalume Diumba Freddy et ordonné sa libération immédiate. Poursuivi pour violation des consignes, il avait été arrêté le 25 juin 2024. La Cour a jugé que l’infraction n’était pas établie, aucune consigne formelle n’ayant été donnée, selon la loi.