Cardinal Fridolin Ambongo Besungu/Ph. droits tiers
Le Cardinal et Archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu, a communié ce dimanche 24 novembre 2025, à l’esplanade du Palais du Peuple à Kinshasa, avec les jeunes de l’Église catholique à l’occasion de la Journée diocésaine dédiée à la jeunesse, considérée comme l’avenir de l’Église et de la nation.
Cette célébration s’inscrit dans le prolongement de la fête du Christ-Roi de l’univers, moment fort de l’année liturgique, consacré à rappeler la mission des jeunes dans l’Église et dans la société. C’est dans ce cadre que le Cardinal a invité la jeunesse catholique à se liguer contre la corruption et les antivaleurs. Selon lui, les maux actuels dont souffre la ville de Kinshasa: insalubrité, absence d’infrastructures adéquates, inondations, embouteillages monstres sont les conséquences directes de la corruption et de la mauvaise gouvernance.
"Ce chemin d'unité, de réconciliation et de paix exige de vous un engagement au quotidien contre la corruption et son cortège des anti valeurs. C'est depuis l'école qu'il faut dire non la corruption et à la tricherie, les maux dont souffrent Kinshasa aujourd'hui : insalubrité, absence d'infrastructures, embouteillages monstres, inondations ont tous leurs racines dans la corruption qui entretient la mauvaise gouvernance, les détournements des deniers publics, l'absence de redevabilité etc", a rappelé Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa
Concernant la lutte contre la corruption, Fridolin Ambongo a exhorté les jeunes à suivre l’exemple de Floribert Bwana Chui, ancien cadre de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), qui avait refusé une tentative de corruption visant à autoriser l’importation de riz avarié du Rwanda vers la RDC. Membre de la Communauté de Sant’Egidio, il a été béatifié par l’Église catholique le 15 juin 2025.
"Chers jeunes, chers choristes, je vous invite donc à imiter votre compatriote le bienheureux Floribert Bwana Chui , un jeune comme vous qui a su dire non à la corruption jusqu'à sacrifier sa vie pour la vie de ses frères et sœurs. Fêtez Christ Roi, c'est être témoin de la vérité et donc dire non à la corruption, aux divisions, à la violence, etc. Faites de votre ardeur et de vos voix des instruments de paix, d'unité et de réconciliation", a recommandé Fridolin Ambongo Besungu, cardinal et archevêque de Kinshasa
Depuis plusieurs années, selon de nombreux témoignages des Kinois, la ville de Kinshasa, siège des institutions du pays, devient de plus en plus invivable. La capitale s’enfonce chaque jour davantage dans un chaos sanitaire et environnemental. Une situation qui n’a pas laissé indifférent le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, a dénoncé un niveau "profondément alarmant, voire catastrophique" d’insalubrité. Il a averti que le laisser-aller généralisé ne serait désormais plus toléré.
Les images qui s’imposent aux habitants parlent d’elles-mêmes :montagnes d’immondices envahissant les avenues, marchés transformés en dépotoirs à ciel ouvert, caniveaux bouchés, eaux de pluie stagnantes, torrents de déchets plastiques se déversant jusque dans les rivières et affluents du fleuve Congo. Une réalité brutale, presque banalisée, mais qui témoigne d’une "faillite collective " aux conséquences graves, selon le Chef de l’État Félix Tshisekedi
À cela s’ajoutent les embouteillages monstres. La qualité insuffisante des infrastructures routières figure parmi les principales causes des bouchons monstres. Malgré diverses mesures prises par les autorités pour rendre la circulation plus fluide, la situation continue de se détériorer. Les itinéraires à sens unique instaurés par le ministère des Transports avaient aggravé les difficultés, poussant les autorités à les lever après les doléances de la population et des chauffeurs. Plus récemment, une nouvelle mesure a associé les éléments des FARDC de la 14ᵉ région militaire aux policiers de circulation routière, mais celle-ci peine également à produire les résultats escomptés.
Aux problèmes d’insalubrité et de circulation s’ajoutent les inondations. Alors qu’ailleurs " après la pluie vient le beau temps ", à Kinshasa, après la pluie viennent inondations, dégâts matériels et sinistrés. Les fortes pluies enregistrées depuis le mois d’avril ont causé d’importants dommages, et selon leurs témoignages, de nombreux sinistrés n’ont toujours pas reçu une prise en charge adéquate de la part des autorités du gouvernement central.
Clément MUAMBA
