Lubero : depuis plus de trois semaines, les activités scolaires sont suspendues à Vikindwe suite aux multiples exactions des miliciens wazalendo

Les élèves dans une salle de classe
Illustration. Les élèves dans une salle de classe/Ph. droits tiers

Les responsables de l’éducation, les parents et les apprenants du centre scolaire de Vikindwe, une localité située à quelques kilomètres de Musienene, chef-lieu de la chefferie des Baswagha, alertent sur la perturbation totale des activités scolaires dans les écoles primaires Vikindwe, Vuketi ainsi qu’à l’institut Viseya.

Kambale Maboko Fanuel, président de la société civile de Musienene, a indiqué à ACTUALITÉ.CD que des miliciens wazalando indisciplinés se livrent à plusieurs exactions à l’encontre de la population. Tout aurait commencé depuis février 2025, lorsque des cas de viol d’écolières ont été signalés dans cette localité par ces porteurs d’armes.

Outre les menaces de mort visant certaines personnes, les acteurs de l’éducation dénoncent des crépitements de balles en pleine journée, interrompant les cours. Depuis début octobre 2025, la situation reste précaire, au point que certains élèves ont même fait des crises à l’école, ont signalé des responsables scolaires. Face à cette insécurité persistante, les responsables de l’éducation de Vikindwe ont décidé d’arrêter les cours depuis le lundi 10 novembre 2025. Plus de trois semaines plus tard, les activités restent suspendues dans cette partie de la chefferie de Baswagha.

Contacté par ACTUALITÉ.CD, le directeur de l’école primaire Vikindwe, Kakule Syaghuswa Arsène, confirme la situation et plaide pour l’implication des autorités provinciales en charge de l’éducation, afin que ce cri d’alarme parvienne au gouverneur et à son conseil de sécurité, dans l’espoir de voir ces miliciens Wazalendo être délogés de Vikindwe et permettre la reprise des cours dans des conditions adéquates.

Les miliciens affiliés au groupe wazalendo sont régulièrement accusés de nombreuses exactions contre les civils à Musienene et dans la chefferie des Baswagha. Pillages, tracasseries, viols, arrestations arbitraires, perception illégale de taxes et érection de barrières non autorisées rythment le quotidien des habitants, selon plusieurs sources locales concordantes.

Le mercredi 12 novembre, une jeune étudiante a été tuée par balle lors d’un accrochage entre deux factions de miliciens wazalendo au marché de Musimba. Malgré leur statut d’alliés de l’armée congolaise dans la lutte contre l’agression rwandaise à travers la guerre de l’AFC/M23, ces groupes sont régulièrement pointés du doigt pour des violations graves des droits humains. Incontrôlés et obéissant à des commandements distincts, ils échappent souvent à la vigilance des autorités locales. Il y a environ une semaine, d’autres affrontements avaient déjà été signalés dans la même localité, semant panique et inquiétude au sein de la population.

L’ONG Amnesty International a également tiré la sonnette d’alarme. Dans un rapport publié le 20 août dernier, l’organisation de défense des droits humains dénonçait de graves exactions commises dans l’Est de la RDC par les rebelles de l’AFC/M23, mais aussi par les miliciens Wazalendo. Le document faisait état de violations massives du droit international humanitaire, notamment des exécutions sommaires de civils, des viols collectifs, des attaques contre des structures sanitaires, des enlèvements de patients, des actes de torture et des disparitions forcées visant notamment des membres de la société civile.

Josué Mutanava, à Goma