RDC-Lubero: un couvent des religieuses catholiques ferme à Biambwe après l’attaque des ADF ayant fait plus de 25 morts

Le couvent des “Petites Sœurs de la Présentation”, situé à Biambwe, dans la chefferie de Baswagha, (territoire de Lubero) au Nord-Kivu, a cessé toutes ses activités depuis lundi dernier. Selon plusieurs sources locales contactées par ACTUALITE.CD ce jeudi 19 novembre à Biambwe et Manzia, cette fermeture intervient après une nouvelle série d’attaques des islamistes ADF le week-end dernier dans le secteur des Bapere et la chefferie des Baswagha. Ces incursions ont coûté la vie à 29 civils, dont 17 patients retrouvés dans un centre de santé de Biambwe. Les assaillants multiplient les attaques, maintenant une pression constante sur les villages situés hors du contrôle direct des FARDC.

Les témoignages recueillis décrivent un climat d’insécurité extrême ayant poussé les responsables du couvent à quitter les lieux. Les religieuses ont été contraintes de fermer l’établissement pour se mettre à l’abri face à une menace jugée imprévisible. Les assaillants se déplacent dans plusieurs villages, semant la panique au sein de la population.

Contacté par ACTUALITÉ.CD, le chef de groupement de Manzia, Katembo Mutsindu Kanzoka, rapporte que plus de 80 % des habitants ont pris la direction de Butembo pour fuir l’insécurité.

Lire: OCHA répertorie au moins 55 civils tués à Lubero, plus de 50 000 personnes déplacées vers Butembo et les localités environnantes suite aux attaques armées en octobre  

Cet exode massif a entraîné une flambée des prix du transport sur l’axe Biambwe–Butembo, une course à moto dépasse désormais les 100.000 FC, contre 20.000 à 30.000 FC avant les récentes attaques.

La situation sécuritaire demeure volatile dans la chefferie de Baswagha. Ce mercredi 19 novembre 2025, les activités ont été paralysées sur l’ensemble du territoire de Lubero, à la suite de l’appel de la société civile et des groupes de pression à observer une journée de deuil en hommage aux victimes du massacre perpétré par les rebelles ADF à Biambwe le weekend dernier.

Dans un rapport rendu public, la protection communautaire de la chefferie de Baswagha indique que plus de 50 personnes ont été tuées en l’espace de quatre jours dans la chefferie de Baswagha et le secteur des Bapere. Son coordonnateur, Vianney Kitswamba, souligne que la situation sécuritaire demeure précaire dans plusieurs villages.

Des acteurs de la société civile contactés ce jeudi indiquent que les assaillants profitent de l’absence des éléments des FARDC dans certaines zones afin d’attaquer les civils.

Josué Mutanava, à Goma