Rutshuru : Retour progressif des déplacés dans les groupements Busanza et Binza

Déplacés de Rutshuru au Nord-Kivu
Déplacés de Rutshuru au Nord-Kivu

Certains villages des groupements Busanza et Binza en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu enregistrent un retour progressif des déplacés internes depuis mi-octobre dernier.  

Ces déplacés décident de retourner dans leurs villages, en tout cas, pas par conviction d’une stabilité, plutôt ils sont forcés par le manque des moyens de survie dans les villages d’accueil du groupement Bukoma. 

Selon un habitant de Busanza, faisant partie de ces retournés, environ 30 pourcent de populations sont déjà rentrés chez eux faute de moyens de survie dans leurs zones d'accueil.

Les villages de Kisiza, Kabaya, Kikunga et Kasave sont les premiers à avoir reçu ces retournés qui vivent dans des conditions humanitaires aussi difficiles. Ils ont rencontré leurs champs dévastés, aucun espoir de trouver la nourriture.

D'après cet habitant, c'est la faim qui les poussent à rentrer chez eux car depuis qu'ils sont arrivés dans les zones d'accueil, ils n'ont jamais reçu d'assistance humanitaire. Trouver à manger est un parcours de combattant. Même les familles qui les ont accueillis à Kinyandonyi, Kakondo, Rugarama, Nyarukwangara, Kiseguro, Katwiguru et Kisharo sont aussi démunies car elles sont durement affectées par l'instabilité sécuritaire. Malheureusement, ils rencontrent les mêmes conditions de vie dans les villages de retour.

"Lorsque la famine affecte ces familles qui se sont déplacées, elles décident de retourner à la maison dans des conditions difficiles et amères. Ici aussi, c'est la même situation car nos champs ont été détruits", indique un habitant qui fait savoir que les familles retournées manquent des services sociaux de base.

Les soins de santé primaires n'existent presque plus car les structures de santé ont suspendu leurs activités suite à l'instabilité sécuritaire. Les centres de santé Nyabanira, Kasave et Nyakahanga ne sont plus opérationnels. Les infirmiers ont aussi fui la zone pour se mettre à l'abri de violences armées.

Ces retournés appellent les organisations humanitaires œuvrant dans le secteur de la santé à appuyer leurs structures sanitaires pour leur permettre d'accéder aux soins de santé. Ils invitent également les organisations humanitaires à leur venir en aide en vivres et non vivres car ils manquent de tout.