Suspension de 13 partis d’opposition : « Nous rejetons ces décisions qui ne sont que la manifestation de la peur d’un pouvoir aux abois », Seth Kikuni

Les membres du mouvement "Sauvons la RDC"
Les membres du mouvement "Sauvons la RDC"

Le porte-parole de « Sauvons la RDC », Seth Kikuni dit rejeter la décision de Kinshasa, qui a suspendu 13 partis politiques d’opposition, dont Piste pour l’émergence dont il est le leader, tous rangés derrière Joseph Kabila, à l’issue d’un conclave tenu à Nairobi, mi-octobre dernier. 

Pour l’opposant, qui s’est exprimé sur X ce mardi, le gouvernement a démontré ses limites en prenant une décision « sous le coup de l’émotion », face à une « opposition responsable », rappelant les droits civiques et politiques inaliénables leur garantis par la constitution en vigueur.

« Par sa décision de suspendre nos partis et de saisir le Conseil d’Etat pour les dissoudre, le gouvernement Tshisekedi a franchi un seuil dangereux. Il a démontré ses limites, sa peur d’une opposition responsable, qui lui indique la voie à suivre. Cette décision prise sous le coup de l’émotion à la suite du conclave de Nairobi ne nous concerne pas et ne pourra jamais nous concerner. Nos droits civiques et politiques garantis par la constitution ne sont pas négociables. Ce gouvernement illégitime ne peut les limiter », a-t-il écrit.

Tout en rejetant ces décisions qu’il qualifie de « puériles » prises par le vice-premier chargé de l’intérieur et sécurité, Seth Kikuni interpelle Kinshasa, qui nourrit d’ambition de dissoudre les partis politiques membres de Sauvons la RDC, de créer « un précédent fâcheux » pour l’histoire.

Selon son communiqué rendu public mercredi 1er novembre, le mouvement sauvons la RDC de Joseph Kabila estime qu’il s’agit d’un acte de guerre contre le pluralisme politique, l’État de droit et la liberté d’association et de réunion. Le regroupement politique né à Nairobi (Kenya) dénonce également des mesures arbitraires et disproportionnées d’un régime "aux abois ", et encourage la solidarité de plusieurs acteurs politiques à l’endroit des formations concernées. 

Après la suspension des activités de toutes les formations signataires de la déclaration de Nairobi, notamment : le PPRD, le LGD, la Piste pour l’Émergence de Seth Kikuni, l’AAP de Théophile Mbemba, l’ATD de José Makila, le MPCR de Jean-Claude Vuemba, le MLP de Franck Diongo, ainsi que la COFEDEC, la PNEC, l’UPC et l’ADCP, Kinshasa a annoncé avoir saisi la justice pour obtenir la dissolution de ces partis politiques.

Samyr LUKOMBO