Les appels à la tenue d’un dialogue national inclusif en République démocratique du Congo (RDC) se multiplient, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. C’est dans ce contexte qu’Ensemble pour la République, formation politique de Moïse Katumbi Chapwe, a salué le récent discours du président angolais João Lourenço, également président en exercice de l’Union africaine, plaidant pour la tenue d’un tel dialogue.
Dans son intervention, souligne le parti de Moïse Katumbi, le président Lourenço a identifié les véritables enjeux à résoudre afin d’aboutir à une paix durable, non seulement dans l’Est de la RDC, mais aussi dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.
« Le Comité directeur d’Ensemble pour la République, sous la présidence de M. Moïse Katumbi, salue la prise de position courageuse et visionnaire de Son Excellence João Lourenço, président de la République d’Angola et président en exercice de l’Union africaine, exprimée lors de son discours sur l’état de la nation devant les corps constitués angolais. En identifiant le retrait des troupes rwandaises, le démantèlement définitif des FDLR et la tenue d’un dialogue politique inclusif comme les trois conditions d’une paix durable en République démocratique du Congo, le président Lourenço fait preuve d’un engagement fort et déterminé pour la stabilité de notre pays et de la région des Grands Lacs », indique le communiqué du parti rendu public samedi 18 octobre 2025.
Le mouvement de Moïse Katumbi réaffirme à cette occasion son soutien indéfectible à l’appel du président Lourenço en faveur d’un dialogue politique inclusif en RDC. Comme souligné dans les conclusions de son conclave des 12 et 13 août derniers, Ensemble pour la République estime que ce dialogue, idéalement conduit sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), constitue la voie incontournable pour traiter les causes profondes de la crise, restaurer la paix et la stabilité, et remettre le pays sur les rails, dans le respect de la Constitution et des aspirations du peuple congolais.
« Nous réitérons notre engagement à soutenir toute initiative favorisant ce dialogue inclusif, réunissant toutes les composantes de la société congolaise — la majorité présidentielle, l’opposition non armée, l’AFC/M23 et la société civile — pour bâtir un consensus national durable. Ensemble pour la République exprime sa profonde gratitude au président João Lourenço pour son rôle prééminent et ses efforts inlassables dans la quête d’une paix vraie et durable en RDC. Nous l’assurons de notre collaboration active pour faire avancer les idéaux de paix, de justice et de prospérité au bénéfice de tous les Congolais », ajoute le communiqué.
Près de deux mois après la publication de la feuille de route par les confessions religieuses, le chef de l’État Félix Tshisekedi n’a pas encore pris de décision sur la convocation du dialogue national, malgré les multiples appels des forces politiques et sociales congolaises ainsi que de certains pays partenaires.
Pour une partie de l’opposition, ce retard traduirait une manœuvre du président Tshisekedi visant à obtenir un glissement de mandat au-delà de 2028. Le gouvernement, de son côté, évoque un problème d’agenda. Lors d’un briefing de presse le mercredi 8 octobre, le porte-parole du gouvernement a assuré que le chef de l’État, « déjà disposé », s’exprimera prochainement sur les modalités de mise en œuvre de cette initiative.
S’exprimant samedi devant la communauté congolaise à Bruxelles, Félix Tshisekedia toutefois rejeté l’idée d’un dialogue incluant des représentants liés à « l’agression » dont son pays est victime. Il a affirmé qu’il n’acceptera jamais de négociations avec des émissaires des agresseurs, dénonçant les « manipulations » autour de l’appel au dialogue, et appelant les partisans de cette initiative à condamner d’abord l’agression rwandaise contre la RDC.
Clément MUAMBA