Une nouvelle opération de bouclage a été menée tôt dans la matinée de ce vendredi 17 octobre par les rebelles de l’AFC/M23 dans le village de Ngangi 3, situé dans le groupement Munigi (territoire de Nyiragongo), au nord de la ville de Goma. Cette opération, menée sous forme de couvre-feu, a conduit à l’arrestation de plusieurs personnes, principalement des jeunes.
Il s'agit de la deuxième opération du genre en l’espace de 48 heures dans cette partie du territoire de Nyiragongo, après celle menée le mardi 14 octobre dans le village voisin de Kiziba 2, également situé dans le groupement Munigi. Selon les responsables de la rébellion de l’AFC/M23, ces opérations visent à lutter contre la recrudescence de l’insécurité et à démanteler des réseaux jugés hostiles à leur mouvement, notamment des éléments armés.
Dès 5 heures du matin, les forces de l’AFC/M23 ont investi les abords de l’école Kiyabo en remontant vers l’église anglicane. De nombreux habitants jeunes, adultes et personnes âgées ont été contraints de quitter leurs domiciles pour se soumettre à un contrôle d’identité. Celui-ci s’est déroulé dans un stade proche, propriété de l’église catholique.
À l’issue des vérifications, plusieurs arrestations ont été opérées. Le nombre exact de personnes interpellées n’a pas été communiqué par les autorités rebelles. Toutefois, selon des témoignages recueillis par ACTUALITÉ.CD dans cette zone, certaines personnes ont été arrêtées à domicile, d'autres sur la voie publique. Un habitant affirme que plusieurs d’entre elles ont été relâchées à l’issue d’un tri et d’un contrôle systématique menés par les éléments de la police de l’AFC/M23. Il reste toutefois difficile de savoir la destination exacte des jeunes qui ont été retenus.
Les autorités militaires de la rébellion soupçonnent les personnes arrêtées d’entretenir des liens avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), certains miliciens wazalendo proches des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), ainsi qu'avec une bande criminelle accusée de plusieurs actes de vol et d’agressions contre la population locale.
D’après certaines sources proches de la rébellion, cette opération répond à des alertes concernant des incidents sécuritaires attribués à des présumés miliciens wazalendo et à d'autres individus accusés de semer l’insécurité dans le territoire de Nyiragongo.
Pour rappel, une opération similaire avait déjà eu lieu tôt dans la matinée du jeudi 25 septembre dernier dans les quartiers Kasika et Mabanga Sud, situés dans la commune de Karisimbi à Goma. Là encore, plusieurs personnes, principalement des jeunes, avaient été interpellées.
Selon les mêmes sources proches de l’AFC/M23, cette précédente opération faisait suite à des alertes concernant la présence de présumés miliciens wazalendo, dont certains seraient d’anciens résidents du camp militaire de Katindo notamment des enfants de militaires FARDC abandonnés après la prise de Goma par les rebelles en janvier dernier.