Compte tenu des perspectives économiques favorables, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale du Congo (BCC) a décidé d'assouplir sa politique monétaire. À en croire André Wameso, gouverneur de la Banque Centrale du Congo, le taux directeur de la Banque Centrale du Congo passe de 25,0% à 17,5%, soit une réduction de 750 points de base, et celui sur les facilités de prêt marginal passe de 30,0% à 21,5%. Les coefficients de la réserve obligatoire demeurent inchangés, soit 12,0% pour les dépôts à vue et 0,0% pour les dépôts à terme en monnaie nationale, ainsi que 13,0% et 12,0% respectivement pour les dépôts à vue et à terme en devises.
Pour la direction de cette institution financière nationale, cette décision s'inscrit dans la stratégie de stabilité financière marquée par l'appréciation de 11,6 % du franc congolais sur le marché officiel il y a de celà près de deux semaines.Pour André Wameso, gouverneur de la BCC, son institution et l'ensemble du personnel travaillent pour rendre la population fière de sa monnaie nationale.
"Nous allons travailler sans relâche pour redonner la confiance en notre monnaie nationale et je crois qu'ensemble avec tous le personnel de la Banque Centrale du Congo, les vice gouverneurs, nous travaillons d'arrache-pied pour que les congolais et congolaise soient de nouveau fiers de leur monnaie et nous allons continuer dans ce sens là et je crois que dès à présent il n'y a plus aucun doute que la Banque Centrale du Congo est la véritable autorité monétaire de ce pays. Vous avez dit en plus que c'est l'opposition mais ici nous ne faisons pas la politique peut-être que c'est leur souhait de revoir augmenter ou bien de voir le franc congolais se déprécier pour qu'il y ait mécontentement mais malheureusement pour eux, d'après tous les indicateurs du marché nous allons continuer à avoir le franc congolais pouvoir s'apprécier", a déclaré André Wameso devant la presse à l'issue de la réunion du Comité de Politique Monétaire (CPM).
S'agissant de la question relative à la lenteur observée dans la baisse des prix sur le marché malgré l'appréciation de la monnaie nationale, André Wameso a rappelé que celà ne relève pas de la compétence de son institution. Toutefois, en sa qualité d'économiste, André Wameso a apporté des éclairages nécessaires sur cette question.
"Le contrôle des prix sur le marché n'est pas l'apanage ou le rôle de la Banque Centrale du Congo mais effectivement à partir du moment où nous avons une économie qui importe l'essentiel des biens qui sont consommés et que l'importation de ses produits se font dans la devise étrangère à l'occurrence le dollar américain nous devons automatiquement constater une baisse des prix, nous le voyons déjà quelques biens sur le marché commencent à baisser", a fait savoir le gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC).
Et de poursuivre :
"Mais j'ai une explication plus rationnelle à vous donner, en économie il y a toujours ce qu'on appelle la rigidité des prix à la baisse quand on a pas encore bien compris pourquoi est ce que le franc congolais s'apprécie par rapport au dollar, on a peur de prendre le risque parce-que comme il y a des prophètes des malheurs qui peuvent dire Ah non attention ça va augmenter donc on a tendance d'abord à observer pour voir s'il y a cette tendance est une tendance lourde et que nous allons aller vraiment dans la baisse constatée de manière durable du dollar avant de pouvoir réagir. C'est la première raison, deuxième raison c'est ce qu'on appelle en économie l'effet retard".
Lors de la 61e réunion du Conseil des ministres, le Président de la République Félix Tshisekedi avait commencé par féliciter le Gouvernement ainsi que la Banque Centrale du Congo pour les résultats probants récemment enregistrés sur le marché des changes. En effet, dit-il, un affermissement significatif du Franc Congolais vis-à-vis du dollar américain a été constaté ces dernières semaines sur le marché interbancaire.Pour Félix Tshisekedi, ce progrès constitue un signe tangible des efforts coordonnés et constants dans la mise en œuvre des politiques monétaire et budgétaire. Cette évolution positive résulte de la conjugaison d’actions volontaristes et de facteurs conjoncturels favorables.
Rappelons-le, améliorer le pouvoir d'achat de la population congolaise figure parmi les six engagements pris par le Chef de l'État Félix Tshisekedi lors de sa réélection pour un second mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Ces engagements sont contenus dans le programme d'actions du gouvernement (PAG 2024-2028) dirigé par la première ministre Judith Suminwa et adopté à l'Assemblée nationale.
Clément MUAMBA