Processus de Doha : le nouveau round des discussions renvoyé la semaine prochaine pour finaliser les mesures de confiance, le cessez-le-feu afin de progresser vers un accord de paix global

Les délégués réunis à Doha
RDC, Rwanda, Togo, USA réunis à Doha

Annoncé pour cette semaine à l'issue de la troisième réunion du comité mixte de surveillance de l'accord de paix de Washington, le nouveau round des discussions entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 est renvoyé pour la semaine la semaine prochaine à Doha sous la médiation de l'État du Qatar.

Si les raisons de ce nouveau report ne sont pas divulguées, des sources proches des pourparlers, a-t-on appris, ce nouveau round des discussions aura pour objectif de finaliser le mécanisme de cessez-le-feu et faire avancer les discussions pour la signature d'un accord de paix entre les deux parties.

« Des réunions de travail entre les délégations du gouvernement de la RDC et du M23 débuteront au Qatar la semaine prochaine. L’objectif est de finaliser le mécanisme de cessez-le-feu et de progresser vers un accord de paix global, en s’appuyant sur les progrès réalisés lors des cycles précédents et suite à la signature de la Déclaration de principes en juillet. Les pourparlers de Doha rassembleront des partenaires internationaux clés, témoignant du large soutien régional et international au processus. L’engagement et le soutien continus de toutes les parties prenantes seront essentiels pour garantir des progrès tangibles. En tant que pays hôte, les Qataris continueront de coordonner les discussions et d’apporter un soutien logistique », a rapporté à ACTUALITE.CD ce mercredi 8 octobre, une source proche des discussions.

Cette nouvelle étape des discussions, considérée comme « Doha 6 » fait suite aux réunions tenues en août à Doha entre des délégations du gouvernement de la RDC et du M23, consacrées aux échanges de prisonniers et aux mécanismes de surveillance du cessez-le-feu. Ce dialogue a abouti à plusieurs mesures de confiance, dont la signature du mécanisme d'échange de prisonniers. Ces mécanismes n'ont encore mis en œuvre, sont considérés comme des étapes importantes vers l'instauration d'une paix durable dans l'est du Congo.

Dans le cadre de ce dispositif, le comité international de la Croix-Rouge (CICR) jouera le rôle d’intermédiaire neutre pour l’identification, la vérification et la libération sécurisée des détenus des deux camps. Washington avait remercié le Qatar pour son implication aux côtés du CICR et a exhorté les parties à « profiter de cette dynamique pour progresser davantage vers la conclusion d’un accord de paix définitif ». Lors d'un récent briefing presse, le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux Guillaume Ngefa est revenu sur le caractère rigoureux de ce processus. D'après Guillaume Ngefa, le garde des sceaux congolais, lors de ce processus d’échange des prisonniers, le critère d'exclusion va s'appliquer à ceux qui sont à la base des violations du droit international.

Les processus de paix entre la RDC et le Rwanda connaissent de nouveaux retards. Prévu pour démarrer dès la mi-juillet, avec la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et un calendrier précis, il a rapidement buté sur des désaccords de fond. Les discussions de septembre ont mis en lumière des divergences persistantes, notamment sur le rôle du M23, le soutien présumé du Rwanda et la responsabilité de neutraliser les FDLR. Malgré la fixation du 1ᵉʳ octobre comme date de lancement du « Concept des opérations », le calendrier reste incertain et les tensions sur le terrain alimentent les doutes.

À Kinshasa comme à Kigali, la méfiance demeure, et le chemin vers une mise en œuvre effective du processus apparaît semé d’embûches. Sur le terrain des violents affrontements sont signalés entre la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda et les FARDC appuyées par les miliciens wazalendo.

Clément Muamba