RDC: Ipas et ses partenaires tiennent la revue finale du projet sur l’accès aux droits en santé sexuelle et reproductive à Kinshasa et dans la Tshopo

Tenue de la revue finale du projet IPAS sur l’accès aux droits en santé sexuelle et reproductive à Kinshasa et dans la Tshopo
Tenue de la revue finale du projet IPAS sur l’accès aux droits en santé sexuelle et reproductive à Kinshasa et dans la Tshopo

Ipas RDC, en appui au Programme National de Santé de la Reproduction, a tenu une revue finale du projet "Netherlands"  implémenté dans les provinces de Kinshasa et Tshopo sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR), y compris les  services de soins complets d’avortement centrés sur la femme. Ces résultats ont été présentés et discutés dans le cadre de la deuxième phase du projet  financé par l'Ambassade des Pays-Bas en RDC, et réalisé du 15 juin 2023 au 30 juin 2025. L'objectif était d'élargir l'accès aux services de soins complets de d'avortement centrés sur la femme selon le protocole de Maputo en vue de lutter contre la morbidité et la mortalité maternelle dûes aux avortements clandestins. 

Grâce à un partenariat des membres du consortium notamment (DKT RDC, MSI, Youth Sprint Movement, AFIA MAMA, Association de femmes avocates et l’Association des Magistrats), les résultats satisfaisants ont été enregistrés : la disponibilité des intrants médicaux et contraceptifs dans les sites et zones de santé ; la construction d'un centre d'excellence permettant la prise en charge intégrée de la femme et fille y compris les victimes des violences sexuelles et basées sur le genre;  renforcement des capacités des prestataires de santé sur la question de la santé sexuelle et reproductive; la remontée des données de l' offre d'avortement sécurisé dans le Système national d'information sanitaire, la mise en place de pools des magistrats points focaux et de cadres de recevabilité dans les juridictions à Kinshasa et à la Tshopo ...

" Ce projet avait pour impacte d'élargir l'accès aux soins d'avortement sécurisé et il avait deux résultats majeurs qui devaient contribuer à l'impact. Le premier résultat, c'était la disponibilité et la qualité des soins d'avortement pour les femmes et les filles soient améliorés et maintenus grâce à un système de santé renforcé à Kinshasa et à Tshopo. Le deuxième c'était le soutien social communautaire et les soutiens des systèmes judiciaires locaux à l'autonomie corporelle des femmes et à l'accès à des soins d'avortement sécurisé  améliorés et maintenus à Kinshasa et à Tshopo. Pour nous l'impact recherché ici c'était de réduire, les avortements à risque qui conduisent les femmes à la mort. Mais aussi de réduire les décès maternels dûs aux avortements " , Joseph Ngwanza, senior programme performance chez Ipas.

Hormis les avancées significatives réalisées, quelques defis restent à relever à savoir : les normes socio-culturelles ainsi le manque de financement nécessaire pour accompagner la sensibilisation,  maintenir initiatives de plaidoyer en cours et garantir la continuité de l' offre de service  d’avortement sécurisé conformément aux normes et directives édictées par le Ministère. 

En termes de recommandations, les membres du consortium proposent de poursuivre un plaidoyer pour un meilleur accès des filles et femmes aux soins d’avortement sécurisé ; disséminer des lois liées à l’avortement afin que la population sache si l’avortement est permis et dans quelles conditions ; former et sensibiliser les autorités compétentes autour du droit à l'avortement et à la contraception. 

Pour rappel, le "Protocole de Maputo", Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, est en vigueur en République Démocratique du Congo depuis 2018. Cet accord n'autorise que l'avortement médicalisé en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie du fœtus.

Grâce Guka