ONU: Kigali accuse la MONUSCO

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Comme lors des réunions trimestrielles du Conseil de sécurité des Nations-Unies, Kigali s'est une nouvelle fois montré critique envers la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Dans son discours lors de la 80e Assemblée générale de l'ONU, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe ministre Rwandais des Affaires Étrangères et Coopération Internationale a dressé un bilan négatif de la mission qui en violation de son mandat a choisi un camp précis pour se coaliser aux forces génocidaires FDLR.

"Depuis 1999, les Nations Unies entretiennent une mission de maintien de la paix dotée d'un mandat robuste en République Démocratique du Congo la Monusco afin d'aider à régler le conflit, néanmoins en dépit de ces efforts la mission n'est pas parvenue à mettre fin à la prolifération des groupes armés en particulier à éliminer les FDLR soutenus par la RDC au lieu de cela la Monusco a fini par travailler aux côtés d'une coalition qui inclut les FDLR ce qui va à contre courant de plus de 20 résolutions du Conseil de Sécurité appelant à neutraliser ce groupe. Il est urgent d'examiner la conformité par les prismes juridiques du mandat de la Monusco", a déclaré jeudi 25 septembre le diplomate rwandais.

Pour le Chef de la diplomatie Rwandaise, le conflit actuel dans l'Est de la République Démocratique du Congo n'est pas nouveau.

"Il est entré dans des décennies de mauvaise gouvernance, de marginalisation et des persécutions des communautés minoritaires et d'une idéologie génocidaire sans oublier un héritage colonial persistant. Le Rwanda estime que la paix dans l'Est de la RDC relève du meilleur intérêt de tout le monde, notre objectif a toujours été et demeurera là sécurité et le bien-être des Rwandais et des peuples de notre région", a fait savoir Olivier Nduhungirehe.

Le Rwanda et ses représentants ne sont pas à leurs premières critiques à l'égard de la MONUSCO. Dans leurs différentes interventions, ils ont tendance à s'attaquer à la MONUSCO mais aussi mettent en cause certains rapports de l'ONU. Face à cette attitude, la République Démocratique du Congo a toujours souhaité que le Conseil de sécurité révoque immédiatement le statut du Rwanda en tant que contributeur de troupes aux missions de l’ONU et instaure un régime de notification systématique pour toute vente et tout transfert d’armes au Rwanda. « L’histoire se souviendra de vos décisions aujourd’hui », avait dit Thérèse Kayikwamba Wagner, MAE de la RDC aux membres du Conseil lors de ses dernières et récentes interventions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité avait décidé de proroger jusqu’au 20 décembre 2025 le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et, à titre exceptionnel et sans créer de précédent, ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, de sa brigade d’intervention. 

En vertu de la résolution 2765 (2024), adoptée à l’unanimité, le Conseil décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées.  Il décide en outre que les priorités stratégiques de la MONUSCO restent les suivantes: contribuer à la protection des populations civiles dans la zone où elle est déployée; et appuyer la stabilisation et le renforcement des institutions de l’État en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que les principales réformes de la gouvernance et de la sécurité. Le Conseil autorise ainsi la MONUSCO à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’acquitter des tâches prescrites par son mandat. 

Clément MUAMBA