La maîtrise de la masse salariale qui reste très élevée par rapport aux recettes courantes préoccupe le gouvernement de la République. Alors que la RDC devrait clôturer l'année avec un taux d'inflation de 7,98%, le gouvernement s'inquiète de la soutenabilité budgétaire face à une telle situation.
" Le Comité de conjoncture économique a constaté une pression croissante de la masse salariale qui dépasse désormais la moitié des recettes courantes avec comme conséquence la fragilisation de nos finances et la réduction de la capacité de l'État à investir dans les priorités de développement ", rapporte la Première ministre Judith Suminwa dans le compte rendu de la 60e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 26 septembre à la Cité de l'Union Africaine.
C'est pourquoi, a-t-elle indiqué, le comité de conjoncture économique a décidé de faire du contrôle rigoureux des effectifs un axe central de discipline budgétaire à travers la fusion et la poursuite sans interruption des opérations de contrôle menées par le ministère en charge respectivement de la Fonction publique et du Budget.
" L'objectif est d'identifier le doublon, le sureffectif et les avantages indus afin de les corriger. Une telle démarche permettra non seulement de maîtriser durablement la masse salariale mais aussi de dégager des économies significatives pour réorienter les ressources publiques vers les priorités sociales afin de consolider les acquis sociaux et d'améliorer le bien-être de la population ", a précisé Judith Suminwa.
Pour la mise en œuvre des mesures susmentionnées, poursuit le compte rendu de la réunion, les ministres en charge de la Fonction publique, Budget et des Finances ont été instruits de l'application de ces dispositions et devraient en rendre compte dans le cadre des travaux sur la nouvelle politique salariale.
Le gouvernement de la République s'apprête à doter le pays d'une nouvelle politique salariale des agents publics de l’État. L’avant-projet de la nouvelle politique salariale des agents publics de l’État a été présenté et examiné lundi 7 juillet 2025 à la tripartite gouvernementale composée du Vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, du ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji, et du ministre des Finances, Doudou Fwamba, représenté par la Vice-ministre des Finances, Oneige N’Sele. Fruit du travail conjoint entre les experts du Gouvernement et ceux de l’Intersyndicale nationale de l'administration publique (INAP), ce document stratégique qui a fait l’objet d’un examen technique approfondi vise une refonte progressive, équitable et durable du système de rémunération dans la Fonction publique.
Au cours de cette séance technique, avait rapporté la cellule de communication du ministère de la Fonction publique, plusieurs recommandations ont été formulées en vue de renforcer la cohérence du texte et d’en assurer son alignement avec les exigences de soutenabilité budgétaire et le respect de l’équilibre macro-économique, tout en répondant aux exigences de justice sociale.
Cette étape constitue un jalon essentiel vers l’adoption d’un nouveau cadre salarial fondé sur l’équité, la transparence et la performance. En réalité, l’élaboration de la nouvelle politique salariale traduit la ferme volonté du gouvernement de la République de mettre fin aux disparités dans le système de rémunération des agents publics, à travers l’instauration d’un barème unique, garantissant une meilleure lisibilité du traitement des agents publics et une gestion plus efficiente des ressources humaines de l’État.
Clément MUAMBA