Kinshasa: "Cette parcelle nous ne l'avons pas acquis gratuitement mais nous l'avons bien achetée au niveau du cadastre, donc chez l'Etat et c'est ce même l'Etat qui se retourne contre nous" (Une victime des démolitions à Kingabwa/Izam)

Photo Actualite.cd
Les maisons démolies

Depuis quelques semaines, les autorités provinciales de la ville de Kinshasa se sont lancées dans une opération de déguerpissement des sites appartenant à l'Etat Congolais. C'est le cas dans la commune de limite, précisément au quartier Kingabwa/Izam. De ce côté, la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP) a  entrepris la démolition des maisons construites illégalement le long  des voies ferrées.

Cette opération vise à sécuriser le corridor ferroviaire et à préparer d'éventuels travaux de réhabilitation

Cependant, sur le terrain, la situation est vécue avec amertume par de
nombreux ménages, des familles entières se retrouvent du jour au lendemain sans abri leurs biens dispersés au milieu des décombres.

"Comme vous nous voyez ainsi, nous passons nos nuits à la belle étoile. La pluie dernière nous a trouvé dehors. Nous étions ici et nous n'avons même pas été indemnisés. Nous avons montré tout ce que nous avons comme documents attestant que nous étions propriétaires mais nous n'avons pas trouvé gain de cause et nos maisons ont été cassées. Nous demandons en attendant qu'on nous cherche un endroit pour habiter parce que la saison pluie vient de commencer et s'il y a une forte pluie, que ferons-nous ? Vous qui côtoyez les autorités, demandez-leur d'avoir pitié de nous. Regardez vos frères et frères ? Nous sommes obligés de cuisiner dehors et si les Kulunas nous font mal. Ils devraient même nous indemniser mais rien du tout. Cette parcelle nous ne l'avons pas acquis gratuitement mais nous l'avons bien achetée au niveau du cadastre, donc chez l'Etat et c'est ce même l'Etat qui se retourne contre nous," se lamente une victime à ACTUALITÉ.CD.

Alors que l'opération se poursuive, la question du retour des personnes affectées reste posée. Les autorités sont interpellées pour trouver des solutions durables afin d'accompagner ces populations vulnérables vers un relogement digne.

Abigael Luzolo (Stagiaire UPN)