La RDC et le Rwanda continuent de s'accuser d'être à la base du blocage dans la mise en œuvre de l'accord de Washington signé entre les deux États sous les auspices des États-Unis. Dans son discours à l'occasion de la 80e Assemblée générale de l'ONU, Olivier Nduhungirehe, ministre Rwandais des Affaires Étrangères et Coopération Internationale a dénoncé la militarisation renouvelée par la RDC et la poursuite de la collaboration avec les FDLR rendant la situation préoccupante sur terrain.
"Depuis la signature de cet accord de paix, le progrès a été lent bien que des réunions se tiennent à Washington DC pour mettre en œuvre l'accord de paix du mois de juin, la situation sur le terrain demeure préoccupante. La militarisation renouvelée par la RDC conjuguée à sa collaboration continue avec des groupes armés génocidaires faisant l'objet des sanctions tels que les FDLR soutenus par la RDC ou encore les milices VDP et wazalendo sans oublier le déploiement des drones d'attaques et d'avions des combats contre les populations civiles et en particulier les Banyamulenge et autres tutsis congolais souligne la gravité de cette crise", a déclaré jeudi 25 septembre 2025 le Chef de la diplomatie Rwandaise.
Le représentant de Paul Kagame à ce grand rendez-vous diplomatique de l'ONU a invité la RDC à jouer sa partition dans la mise en œuvre de l'accord de Washington.
"Cela va à l'encontre de l'esprit et de la lettre de l'accord de Washington. La coalition est soutenue par des forces étrangères y compris des mercenaires, ce qui viole clairement la convention de 1977 et la convention de 1989 contre le recours aux mercenaires. Le Rwanda condamne ce rebondissement et appelle la RDC à rejeter la solution militaire ainsi qu'à mettre en œuvre de bonne foi l'Accord de paix de Washington qui est une occasion en or de mettre fin à ce conflit qui dure bientôt depuis trop longtemps".
La deuxième réunion du mécanisme conjoint de coordination sécuritaire pour l'accord de paix de Washington signé entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda s'est tenue les 17 et 18 septembre 2025 dans la capitale américaine. Il était question pour les représentants de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Rwanda, ainsi que des États-Unis, de l’État du Qatar, de la République du Togo (en tant que facilitateur de l’Union africaine) et de la Commission de l’Union africaine de faire avancer la mise en œuvre de l’Accord de paix signé sous les auspices des USA.
Selon le communiqué du département d'État américain consulté ce jeudi 25 septembre 2025, les membres du JSCM ont examiné la situation sécuritaire actuelle dans l’est de la RDC et ont échangé des renseignements et informations pour établir une compréhension commune de la situation sur le terrain. Cette vision partagée a été utilisée pour développer une approche par étapes en vue de mettre en œuvre le Concept d’opérations (CONOPS) pour la neutralisation des FDLR et de leurs groupes associés, ainsi que le désengagement des forces/la levée des mesures défensives par le Rwanda.
"Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont réaffirmé leurs engagements envers l’objectif final souhaité tel que défini dans le CONOPS, qui inclut : l’éradication de la menace des FDLR en RDC, la levée des mesures défensives du Rwanda, le rétablissement de l’autorité de la RDC et la restauration de la confiance entre la RDC et le Rwanda. Au cours de la réunion de deux jours, les parties ont négocié un Ordre opérationnel (OPORD) pour faire progresser le CONOPS. Les parties ont convenu de commencer la mise en œuvre de l’OPORD le 1er octobre 2025", révèle le communiqué du département d'État américain.
Au lendemain de la chute de Goma et Bukavu et après l'échec du processus de Luanda, l’Accord de Washington et le processus de Doha sont les deux volets complémentaires des initiatives diplomatiques majeures visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme le M23.
Après la signature de l'accord de Washington entre la RDC et le Rwanda sous les auspices des États-Unis d'Amérique, les discussions se poursuivent à Doha dans le but de compléter l’accord de Washington en abordant les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État sur l'ensemble du territoire et la réintégration des groupes armés.
Clément MUAMBA